Algérie

«Les USA étaient réactionnaires» envers les révoltes arabes Hamoud Salhi, chercheur algérien à l'Université de Californie



«Les USA étaient réactionnaires» envers les révoltes arabes                                    Hamoud Salhi, chercheur algérien à l'Université de Californie
Vis-à-vis des mouvements survenus dans le monde arabe depuis deux années, les Etats-Unis d'Amérique avaient eu des attitudes plutôt réactionnaires que répondant à une quelconque stratégie. C'est ce qu'a indiqué hier l'Algérien Hamoud Salhi, professeur de sciences politiques au California State University, Dominguez Hill. Spécialiste de la politique étrangère américaine, il a soutenu que cette politique US est marquée par la continuité.
Il fera cependant remarquer l'existence d'un changement conjoncturel dans cette politique ces dernières années. L'invité du Forum géostratégique d'El Moudjahid, pour un débat sur «la politique américaine dans le monde arabe en transformation», a ainsi annoncé que ce qui se passe dans la région a été préparé depuis 2003 sous la direction de Georges W. Bush.
Son objectif consistait à «intégrer l'équation des valeurs démocratiques» dans les pays arabes. Ce qui marque, soutient-il, «un nouveau regard US vers cette région». L'administration Bush a, explique le conférencier, conclu, que les régimes fermés n'arrangent pas la stabilité de la région. D'où la nécessité de démocratiser ces régimes, mais en utilisant de nouveaux procédés. Nul besoin donc aux Américains de réitérer leur «exploit civilisationnel» exporté vers l'Irak et dont les «bienfaits» n'échappent plus à personne. Faudrait-il dès lors croire à une manipulation des foules arabes pour renverser des régimes devenus subitement infréquentables pour les Occidentaux ' La thèse est en vogue et sa promotion se déroule principalement à Alger où rencontres et séminaires tentent d'accréditer la thèse de la manipulation. Sans le moindre effort de prudence. Dans son exposé, l'universitaire de la Californie donnait l'impression d'être imprécis quant à la spontanéité ou la manipulation des événements. Car, si d'une part, il évoqua un projet américain conçu en 2003, il a annoncé, à l'occasion que «les USA ont été surpris» par les mouvements en question. Un étonnement, qui n'a pas été du goût de Mme Saïda Benhabylès, adepte et promotrice de la thèse du complot, présente parmi l'assistance. Pour M. Salhi, les USA tiennent davantage compte de leurs intérêts économiques. «L'agenda des Etats-Unis dans la région se dirige vers un modèle économique pour résoudre les conflits dans la région», a-t-il souligné. Bachir Medjahed, analyste, fera remarquer, pour sa part, que l'on «se focalise trop sur la politique américaine sans tenir compte des multiples vulnérabilités arabes». Il dira par ailleurs que les USA ont abandonné le concept du «Monde arabe». Et pour mieux illustrer les «vulnérabilités arabes», il a relevé que ces pays ne seront jamais autorisés à construire tous des démocraties, ni à instaurer tous des théocraties.
A. Y.


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