Algérie

«Les urgences sont la priorité»



Le pire est derrière nous, semblent dire médecins et autres experts qui invitent néanmoins à maintenir intacte la vigilance face à la Covid-19, le risque de la résurgence de la maladie sous forme d'une cinquième vague n'étant pas totalement exclu. Ce devoir de vigilance est d'ailleurs rappelé par le directeur général de l'institut Pasteur, le professeur Fawzi Derrar, qui recommande la vaccination pour parer à d'éventuelles vagues de nouvelles contaminations.Il rassure néanmoins que les derniers bilans de contamination au Covid-19 sont rassurants et «les voyants sont au vert».
Derrar fait savoir que le taux de reproduction du virus est inférieur à 1 en Algérie. «C'est vrai que le plus dur est derrière nous, mais nous gardons l'oeil sur l'évolution de la pandémie», affirme-t-il, en expliquant que «des scénarios d'évolution» restent plausibles. «Il y a plusieurs scénarios qui sont évoqués. On a la possible recombinaison entre les coronavirus saisonniers à l'automne et le risque de transfert du virus de l'homme à l'animal puis son retour vers l'homme (rétro-zoonoses)», prévient-il, tout en ajoutant: «Même si ce virus sera saisonnier, les sujets qui n'ont pas été vaccinés vont payer un lourd tribut quand on aura des vagues dues à de nouveaux variants.»
Durement éprouvés par plus deux années d'épidémie, les hôpitaux du pays se remettent peu à peu d'une crise sanitaire inédite. À l'issue de la déferlante Sars-Cov 2, les spécialistes soulignent, cependant, la nécessité de tirer les enseignements nécessaires afin de mieux faire face aux impondérables et surtout protéger la santé des Algériens. Ainsi, avec le net recul de la pandémie, ils évoquent la reprise progressive d'une activité normale dans les établissement hospitaliers du pays.
Le professeur Merzak Ghernaout, chef de service pneumo-phtisiologie, au CHU de Beni Messous et doyen de la Faculté de médecine d'Alger, renvoie à l'épisode Delta, un variant létal qui avait submergé les hôpitaux lesquels connaissaient, alors, un afflux considérable de malades et avaient fait face à une pénurie d'oxygène, fatale à de nombreuses victimes du virus. «Il faut fortifier nos infrastructures de santé, renforcer nos équipes et leur donner davantage de considération. De même que l'on doit revoir les circuits pour les patients: l'on doit identifier le circuit du cardiaque, du cancéreux, de l'insuffisant respiratoire...», indique le professeur Ghernaout qui rappelle que les urgences sont le miroir de tout système de santé. «Il est impératif de donner toute l'importance aux urgences et réactiver les Samu, à l'échelle nationale, accorder de la considération à la médecine d'urgence, et aux professionnels (les urgentistes)», insiste-t-il, rendant un hommage posthume aux victimes de la pandémie, aux «Martyrs du devoir, issus du corps médical, tous métiers confondus et de celui de la Protection civile...»
Rappelons que le ministre de la Santé, le professeur Abderrahmane Benbouzid, a plaidé la reprise progressive d'une activité hospitalière normale, après l'amélioration de la situation pandémique, observée à l'échelle nationale depuis le 25 janvier dernier. Lors de sa réunion avec les directeurs de santé des wilayas, Benbouzid a souligné «l'importance, pour les hôpitaux, de reprendre progressivement leur activité normale au service du citoyen, notamment les interventions chirurgicales qu'ont connu un certain retard en raison de la pandémie, et ce, à la faveur de l'amélioration de la situation pandémique observée à l'échelle nationale». Il a surtout appelé à «la nécessité, pour le service des urgences médicales, de fournir diverses prestations qui servent le patient et facilitent sa prise en charge». Des structures vitales qui doivent donc, selon le ministre, fournir les meilleures services de santé aux patients en utilisant les équipements modernes qui leur ont été fournis.
Le ministre de la Santé a également donné des instructions et des directives aux directeurs de la santé quant à la «nécessité» d'améliorer ce type de structures, appelant au «respect strict et ferme» des délais annoncés pour la livraison des nouvelles structures ou celles faisant l'objet d'un réaménagement ou d'équipement, dans le cadre du programme d'urgence élaboré par la tutelle, et qui vise également à réaliser des hôpitaux spécialisés dans les urgences médicales et chirurgicales, pour toutes les spécialités, au niveau d'un nombre de wilayas disposant d'espaces à exploiter».


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