De plus en plus, la population a recours aux services des urgences. Si en
temps normal, cet établissement fonctionne au-delà de ses moyens matériels et
humains, en cette saison de grandes chaleurs, la cadence est deux fois
supérieure et « on est obligé, nous explique le personnel médical, de
satisfaire tout le monde avec les moyens du bord ».
Des va-et-vient incessants à l'intérieur des UMC. Des patients dans la
salle de déchoquage qui attendent le passage du médecin. Cet adolescent de 12
ans est sur un brancard. Blessé aux jambes, il attend, dans le couloir menant
au premier étage des urgences chirurgicales, d'être pris en charge. Un proche à
lui regarde dans tous les sens dans l'espoir d'activer son admission dans la
salle pour une radio. A l'extérieur de la salle de déchoquage, tout le monde
semble perdu et en alerte. Cet ouvrier vient directement d'un chantier avec une
blessure à la main. On l'a orienté vers une salle pour les soins.
Dans cette ambiance d'inquiétude pour certains et carrément de panique
pour d'autres, le mécontentement et les insatisfactions sont exprimés tant par
les malades et leurs proches que par le personnel médical. Ce dernier se plaint
des difficultés à gérer le flux des patients, tandis que les malades et leurs
proches, sur les nerfs, rouspètent parce que le médecin est occupé avec un
autre malade ou parce que, désorientés, ils ne savent pas à qui s'adresser.
En moyenne, le service des urgences chirurgicales enregistre une
soixantaine d'admissions par jour, dont la majorité pour coups et blessures
volontaires (CBV) et suite à des accidents de la circulation. Les urgences sont
devenues un indicateur de l'ampleur du phénomène des accidents de la route et
des agressions que subissent quotidiennement les citoyens. Dix hospitalisations
pour coups et blessures et dix autres suite à un accident de la route sont
signalés chaque jour aux urgences, en plus, souligne un spécialiste, des
tentatives de suicide qui sont plus fréquentes, et ce à longueur de l'année. La
nouveauté, précise notre interlocuteur, est que ce phénomène qui ne touchait, dans
les années précédentes, que les jeunes, s'est généralisé actuellement à toutes
les tranches d'âge. Signe d'un malaise social inquiétant.
Ceci n'exclut pas que les urgences reçoivent des patients souffrant
d'autres pathologies, mais dont le nombre n'incite pas l'alerte puisqu'il
s'agit de cas estimés pas graves qui sont pris en charge. Les maladies
chroniques sont classées en première position avec 200 admissions à travers les
différents services hospitaliers. Les cas d'insolation sont aussi fréquents
lorsque le mercure monte en flèche. Les personnes les plus exposées sont les
enfants et les marchands ambulants. Ces derniers passent toute la journée sous
le soleil sans aucune protection.
Au service des urgences de l'hôpital de Canastel,
le flux des malades a aussi augmenté durant cet été par rapport aux autres mois
de l'année. Avec 3.114 consultations durant la première quinzaine du mois de
juillet, l'établissement reçoit les enfants de toute la région du pays.
Selon un médecin exerçant dans cet hôpital, ce sont les cas de diarrhée
et d'intoxication qui sont les plus fréquents durant cette saison caniculaire. Plus
de 100 cas ont été enregistrés au mois de juin. Pour éviter les risques de maladies
à transmission hydrique, les médecins recommandent le respect strict des
conditions d'hygiène et la consommation, pour les enfants, de l'eau minérale ou
d'une eau du robinet à laquelle on ajoute de l'eau de javel.
L'établissement a aussi recensé une augmentation des cas de méningite, dont
le nombre a atteint 49 cas depuis le 1er juillet, tandis qu'au mois de juin, 52
cas ont été enregistrés. Le même médecin a tenu cependant à préciser qu'il n'y
a pas d'alerte pour cette maladie. Les cas signalés relèvent d'une situation
normale pour la saison.
Quant à l'établissement hospitalier spécialisé EHS d'ophtalmologie du Front-de-mer, il connaît durant ces deux mois d'été une
légère augmentation de cas de conjonctivite virale pas grave, qui sont soignés
avec des collyres et une bonne hygiène. Un ophtalmologue de l'EHS a tenu à rassurer qu'on est
loin des épidémies qui ont frappé la wilaya il y a quatre ans. Il s'agit, actuellement,
de cas qui n'incitent pas à l'inquiétude. Il est signalé une moyenne de 10 cas
de conjonctivite par jour au niveau de cet EHS.
Toutefois, l'ophtalmologue attire l'attention sur des malades qui se
présentent à la clinique pour des blessures à l'Å“il suite à des agressions ou à
des disputes avec jet de pierre. L'établissement reçoit entre 3 à 4 cas
d'agression quotidiennement.
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Posté Le : 24/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com