Algérie

Les urgences du développement en débat


Le professeur Abdellatif Benachenhou, ancien ministre des Finances a animé, mardi, à la faculté des sciences de l'université Abou Bakr- Belkaïd de Tlemcen, une conférence sur le thème "Urgences de développement et priorités de la recherche scientifique". Après avoir qualifié la notion de développement d'élévation progressive de la satisfaction des besoins matériel et culturel d'une population, il a cité quatre types de ressources hiérarchisées : naturelles (sous-sol, eau), humaines (capacité de la population à développer son savoir et son savoir-faire), culturelles (c'est-à-dire ce qui a un moment donné constitue sa spécificité, son patrimoine physique à travers sa créativité) et institutionnelles (comment un pays s'organise pour développer son économie qu'elle soit libérale, dirigée, centralisée ou décentralisée). Le conférencier a posé la question de savoir quels sont les grands problèmes de développement en Algérie et quelle place peut occuper l'université dans le processus de recherche des solutions à proposer et à adapter en cas concrets. Dans ses propos, il a estimé que la croissance des ressources est en crise. Prenant l'exemple du secteur de l'énergie, l'ancien secrétaire général de l'Association des économistes du tiers monde a déclaré sur un ton incisif que "l'on constate depuis des années un déclin à la fois de la production des hydrocarbures mais aussi des réserves et des exportations" ajoutant que "cela est dû au fait que l'opérateur principal (Sonatrach) ne trouve pas de nouvelles réserves ou quand il les trouve, elles sont peu commerciales selon le marché économique". Le professeur Benachenhou a estimé que "Sonatrach traverse une période très difficile et les opérateurs étrangers ne viennent pas en Algérie pour des raisons multiples. Pendant ce temps-là, la consommation locale continue à augmenter malgré la hausse du prix des carburants". Le même constat a été fait par le conférencier à propos de la consommation d'électricité qui augmente de 5 à 6% par année, Sonelgaz étant confrontée au lancinant problème de financement de ses investissements. Abordant dans le même contexte la question des énergies renouvelables, l'économiste a indiqué que "le projet de production d'ici 2030 de 22 000 mégawatts existe depuis 2011 et 7 années après, on constate que les 515 mw installés sont très faibles par rapport aux besoins exprimés." Dans sa conférence et avant de répondre aux nombreuses questions de l'auditoire, l'ancien expert du FMI a abordé d'autres thèmes d'actualité comme les terres laissées en jachère estimées à environ 1,2 million d'hectares, la démographie galopante avec ses conséquences sur l'emploi et le logement, l'effondrement en Algérie du système public de régulation des naissances, le financement de l'enseignement supérieur qui ne cesse de croître au détriment des autres secteurs névralgiques dans le pays comme par exemple la formation professionnelle.B. Abdelmadjid
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