Algérie

Les urgences du CHU Mustapha-Pacha aux aguets



Hier encore, et pour le deuxième vendredi consécutif, les Algériens ont manifesté leur rejet du cinquième mandat. Le CHU Mustapha-Pacha, à Alger, a vécu, à l'instar de tout le pays, à l'heure des manifestations. Les urgences de cet hôpital étaient aux aguets. L'administration a mobilisé son personnel de sécurité, médical et paramédical pour faire face à d'éventuels blessés qui pourraient être acheminés vers l'hôpital, comme c'était le cas la semaine dernière.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - 12h 45, un impressionnant dispositif de sécurité est placé devant l'entrée du CHU Mustapha-Pacha dans la capitale. L'entrée des urgences de cet hôpital compte aussi plusieurs agents de sécurité relevant de l'hôpital.
Au hall des urgences, l'ambiance est, cependant, normale. L'équipe médicale de garde est en place et quelques patients attendent dans le hall leur tour de consultation. 13h, le hall se vide, c'est déjà l'heure de la prière de vendredi. Quelques patients sont toujours là à attendre. Ils ne sont pas nombreux.
«Nous sommes aux urgences de Mustapha pour faire une radio, alors que la marche ne va pas tarder à commencer», explique un homme sur son téléphone. Au même moment, une autre dame vient de quitter la salle de consultation.
«Le médecin m'a demandé de lui faire une radio maintenant pour sa jambe, je lui ai dit que je ne peux pas à cause de la marche, mais il me l'a recommandé, vu l'état de sa jambe», explique-t-elle dans un compte-rendu à ses proches qui l'attendent au hall des urgences. «D'accord, ça fait rien, nous allons la faire ce soir à Bab-el-Oued», lui suggère son proche.
Oui, toutes les discussions tournent autour de la marche qui ne devrait pas tarder à commencer. N'empêche, c'est dans le calme que ces quelques patients attendent leur tour de consultation.
On entend plus le brouhaha des va-et-vient des patients dans le hall comme les jours de semaine. Un agent de sécurité se donne même la peine de venir aider un quinquagénaire à trouver une prise fonctionnelle pour placer le chargeur de son téléphone.
L'atmosphère est normale. Pourtant, à quelques pas d'ici, les manifestants sont déjà sur place. Il y a moins de monde que les jours de semaine, nous explique un médecin. Pourtant, l'ensemble du personnel médical et paramédical est mobilisé pour cette journée de manifestation, nous confie-t-il.
«Au cas où ça dégénère», nous explique-t-on. «Je dois finir ma journée à 16h, mais je ne sais pas encore si je pourrai sortir, car si les manifestations tournent mal, nous allons rester», nous souligne un médecin de garde.
C'est également le cas pour le personnel de sécurité. «Nous comptons trois équipes d'agents de sécurité, et elles sont toutes les trois mobilisées à raison de huit agents par équipe, soit 24 au total», nous explique t-on.
«Nous sommes mobilisés et prêts à intervenir au cas où il y a quelque chose», nous dit-on encore. Lors des manifestations de vendredi dernier, les urgences de cet hôpital ont accueilli 33 blessés entre agents de police et civils.
Lors de la manifestation du 26 février dernier, huit blessés ont été traités par ce service.
S. A.


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