Les uns le dévalorisent ...

Critiques - Ce second taux record, depuis l'indépendance, de réussite au bac après celui de l'année dernière, est loin de faire l'unanimité.
En effet, les critiques pleuvent sur un diplôme que certains considèrent comme «bradé». En ce sens, pouvons-nous considérer que le bac était mieux avant, comme il semble être admis par beaucoup '
Les avis sur le sujet divergent. Il semble toutefois pour certains, tranché et sans appel. «Le bac d'aujourd'hui n'a rien à voir avec ce que notre génération a connu», assure Moussa, titulaire du bac dans les années 70. Et il n'est pas le seul à en être convaincu. Ainsi Imene, avec un bac obtenu au début des années 90 affirme qu'«Il y a beaucoup de bacheliers qui seraient recalés au BEM des années 80».
En cause ' Le niveau des bacheliers, supposé baisser à vue d''il. «L'évidence est de constater leur niveau déplorable dans les matières générales, notamment dans les langues étrangères», affirme un professeur dans un lycée à Alger-Centre. Il poursuivra en affirmant : «La jeune génération ne maîtrise aucune langue. '' Wach kalou fi les informations ''' ...tel est leur langage. Incapable de faire une phrase complète dans une seule langue.
Un mélange étrange d'amazigh, d'arabe, de français et de pataouète, qui, même s'il donne un sens, est loin de refléter une culture.» «Vous savez, même les souris arrivent à communiquer entre elles», nous lancera-t-il ironiquement.
Or, c'est bien là, la clé de l'accès au monde moderne, nous dira Souad, professeur d'histoire. «Qui ne maîtrise pas les langues se voit tout simplement privé d'accès à l'information.
En tournant le dos aux langues, productrices de livres, de savoirs, de sciences, comment voulez-vous pouvoir accéder à ce qui se fait de mieux ou de pire ailleurs, et ainsi pouvoir faire un tri ' L'histoire, les livres nous apprennent que des civilisations entières, qui se sont recroquevillées sur elles-mêmes et n'ont pas voulu s'adapter au monde tel qu'il est aujourd'hui, ont fini par disparaître pour certaines ou devenir de simples petites attractions touristiques pour d'autres. Ce constat est valable à travers tous les continents, que ce soit les Indiens d'Amériques, les aborigènes australiens ou encore toutes les autres cultures d'Afrique ou encore d'Amérique latine, qui aujourd'hui ont disparu et dont plus personne ne se souvient. L'apprentissage des langues est l'une des clés sur laquelle notre système éducatif devrait se baser.
C'est la seule matière qui peut ouvrir la voie à nos étudiants aux nouvelles données, notamment dans les filières techniques dont l'évolution rapide demande de constantes mises à jour. En ce sens, seul l'apprentissage des langues peut leur permettre l'accès aux diverses publications, études et autres rapports (souvent en anglais ou en français)», conclura-t-elle.