Les uns et les autres

A peine les Jeux arabes terminés que les langues commencent à se délier. Prévisible en soi si l'on sait que notre pays y reçut une mémorable gifle.
Si mémorable que les uns ont, comme d'habitude, sauté sur l'occasion pour fustiger les pourfendeurs de notre sport, et que les autres se terrent pour laisser passer l'orage au lieu d'assumer la responsabilité de l'échec. Les uns vident leurs sacs et peut-être même ce qu'ils ont sur le c'ur, et les autres se confinent dans le silence en comptant les avoir à l'usure. Hassiba Boulmerka, notre championne olympique, est sortie de sa tanière pour pointer un doigt accusateur sur le ministre de la Jeunesse et des Sports responsable à ses yeux de tous les maux qui rongent notre sport. Elle ne nous apprend rien, certes, mais elle l'a tout de même dit même si, c'est après coup. Les dès sont jetés et il ne sert à rien de fustiger tel ou tel responsable car nous ne sommes pas à une déroute près. Avons-nous progressé d'un seul iota depuis les Jeux africains d'Alger ' Au contraire, nous avons bel et bien régressé et personne ne peut prétendre le contraire. Que les déçus tirent à boulets rouges sur le premier responsable du secteur ou que ce dernier observe le silence, ça ne change rien à la donne. Notre sport est au plus bas de l'échelle quand bien même Boulmerka sort de sa réserve et se laisse emporter. Les acteurs du sport national ont tous crié au scandale et affiché leur inquiétude quant au devenir de ce secteur mais une chose est certaine, rien ne changera et les prochaines participations de nos sélections nationales dans différentes manifestations le prouveront. La seule solution pour sauver les meubles passe inexorablement par un changement radical quitte à tout recommencer à zéro. Mais là, c'est toute une autre histoire qui mérite aussi un large débat. Quant à la déroute de Doha, on laissera le soin à Boulmerka d'étaler les quatre vérités.