Algérie

Les Ukrainiennes victimes de la traite



Les bureaux du centre de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) se trouve à quelques pas de la place de l'Indépendance dans le centre-ville de Kiev. L'émigration des citoyens ukrainiens dans le monde est importante. Elle s'est surtout développée après l'éclatement de l'ex-URSS et l'ouverture du pays sur le monde. Les difficultés économiques poussent beaucoup d'Ukrainiens et d'Ukrainiennes à aller chercher du travail à l'étranger. Mais la naïveté des candidates à l'émigration fait qu'elles se retrouvent prises en charge par des réseaux maffieux spécialisés dans la traite des personnes. Au départ, l'annonce est alléchante avec généralement une offre d'emploi comme danseuse ou hôtesse, mais à l'arrivée, c'est le cauchemar.Les filles se retrouvent privées de toute liberté de mouvement après la confiscation de leur passeport. Elles sont battues et menacées avant d'être mises sur le trottoir ou dans une maison close quelque part dans un pays d'Europe. Si ce n'est pas l'industrie sexuelle, c'est vers les travaux manuels qu'elles sont orientées avec des conditions de travail inhumaines et avec un salaire bien plus bas que celui qui a été négocié au départ. Dans l'industrie sexuelle, elles ne perçoivent même pas de salaire et elles peuvent être « revendues ».« Les Ukrainiens ont beaucoup souffert de ce crime caractérisé par deux formes d'exploitation, sexuelle et celle du travail manuel », nous explique Katia Nechai, une jeune Ukrainienne qui travaille au centre de l'OIM à Kiev. Les statistiques varient. Un rapport US parle de 800 000 personnes concernées, tandis que l'Organisation internationale du travail parle de 2,5 millions de personnes touchées. Selon Katia Chaina, les Ukrainiennes victimes de cette traite des personnes sont originaires des villes de l'intérieur, de la campagne.« Les gens partent des petits villages pas de Kiev », précise-t-elle. L'OIM aurait déjà aidé plus de 100 000 personnes. Le Centre les aide à réintégrer la société en Ukraine après les épreuves qu'elles ont vécues. Pour le cas de l'Ukraine, les statistiques indiquent que « les trois pays essentiels ou les Ukrainiennes deviennent des victimes sont la Russie, la Turquie et la Pologne pour l'industrie sexuelle ». Sur les 5639 personnes aidées, 61% ont été victimes dans ces trois pays. Mais au total, les victimes sont réparties dans 24 pays d'Europe.Les raisons qui poussent les Ukrainiennes à émigrer sont essentiellement économiques, selon les animateurs du centre. L'innocence des Ukrainiennes facilite le travail des réseaux criminels. L'aide que dispense le centre peut être d'ordre médical, psychologique ou bien par la mise à la disposition d'un avocat au profit de la victime lorsqu'il s'agit d'une affaire criminelle. Selon Katia Chaina, la moitié des habitants des villages de l'ouest de l'Ukraine émigrent. L'Ukraine a des frontières avec huit pays, ce qui facilite les mouvements migratoires. Depuis l'année 2000, le centre aurait aidé environ 5000 personnes, qui avaient été attitrées par un travail à l'étranger et qui se sont retrouvées prises au piège. Actuellement, le centre est impliqué dans un projet concret entre l'Ukraine et le Portugal qui concerne l'émigration temporaire légale. Le projet a consisté déjà à envoyer en décembre 2008, 50 personnes pour travailler légalement au Portugal, selon des profils déterminés à l'avance. Si l'expérience marche, elle sera prolongée de six mois (jusqu'en juillet 2010), selon Iryna Savchenko, qui coordonne le projet avec les deux gouvernements. Et le nombre pourrait passer à 5000. Des milliers d'Ukrainiens vivent déjà au Portugal, mais en clandestins.


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