Algérie

Les Tunisiens tablent sur un million de touristes algériens



La «destination Tunisie», en ce mois de juillet finissant, décidément,défraye pour de bon la chronique des vacances chez nous, squattantoutrageusement les colonnes de journaux et les images télé au coeur d'un étéalgérien caniculaire. S'il est vrai, selon des sources fiables, que lesvisiteurs originaires d'Europe occidentale restent les premiers clients de laTunisie, les Français viennent en tête des visiteurs occidentaux avec 550.000touristes au premier semestre, suivis par les Allemands, les Italiens et lesBritanniques, un million d'Algériens, ce n'est pas rien, seront eux aussi duvoyage en 2007.Sur ce registre des chiffres, il faut souligner, comme le rappellel'Office national du tourisme tunisien, qu'en 2006 la Tunisie a réalisé unrecord d'entrées de 6,5 millions de touristes pour un pays de dix millionsd'habitants. Dans ce secteur, qui est le principal pourvoyeur de devises,représentant 6,5% du PIB, le ministère du Tourisme tunisien, comme lerapportent des agences de presse, table sur «une augmentation de 8,6% des recettesen 2007, soit plus que le double des revenus en 2002, année de criseconsécutive à un attentat meurtrier sur l'île touristique de Djerba». Et lesAlgériens dans tout cela ?Une chose est sûre, s'ils sont, aujourd'hui, pour beaucoup dans l'envoléeexponentielle des statistiques affichées par le tourisme tunisien, ce sont euxaussi qui, en juin 2002, date de l'attentat de Djerba - alors que les touristeseuropéens avaient annulé en masse leurs vacances en Tunisie -, ont empli parcentaines de milliers les complexes et les hôtels à Hammamet, Sousse, Nabel,Gammarth, etc. C'était l'époque, se rappellent certains qui étaient du voyage,où la destination Tunisie, sur laquelle planait le risque d'un véritable«crash» commercial, déployait tout son savoir-faire... et ses banderoles aufronton des hôtels, accueillant les Algériens, mais aussi les Libyens, toutaussi présents, avec de fraternels «Marhaben bi ikhouanina el arab». L'heureétait grave, et le tourisme occupant le tiers de la population active, il n'enfallait pas plus pour que les Tunisiens trouvent la parade et gagnent leurpari, sauvant une saison calamiteuse: une braderie des prix, à nulle autrepareille, s'organisa si bien, se souviennent certains, que les hôtels 4 et 5étoiles cédaient les nuitées en demi-pension pour l'équivalent de 20 dinarstunisiens, soit 1.200 DA.Déserté par ses clients européens, le dynamique secteur touristiquetunisien s'offrait alors en partage à des centaines de milliers de visiteursalgériens pour des prix symboliques ! Les «tour operators» et les voyagistesnationaux qui ont participé à «la curée» de l'époque sont unanimes à dire quec'est en juin 2002 que les Algériens ont découvert, vraiment, la Tunisie, quile leur rend bien, depuis, et cela continue aujourd'hui plus que jamais. Lesaffaires en tous cas marchent très fort. Une agence constantinoise, qui apignon sur rue et qui est leader incontesté sur la destination Tunisie, exhibedes listes de clients à vous donner le tournis: ils sont 10.000 cet été, nous dit-on,à avoir sollicité les services de cette seule agence pour la seule wilaya deConstantine. Quand on sait que l'achat d'un séjour en Tunisie, dans des hôtelsde 4 et 5 étoiles à Hammamet ou Sousse, les destinations privilégiées desAlgériens, auprès de la majorité des voyagistes, en demi-pension ou en «allinclusive», selon la formule anglaise du «tout compris», coûte entre 3.500 et4.500 DA la nuitée, en chambre double, l'on comprend mieux l'engouement desAlgériens.C'est une certitude, sans préjudice des conditions exceptionnelles derepos et de tranquillité, de la qualité de l'hébergement, de la propreté desplages et de l'hygiène sans failles, il est difficile de trouver dans cettefourchette de prix l'équivalent, pour l'exemple, dans une ville comme Annaba,et partout ailleurs sur le littoral algérien, où il est vrai les 4 et 5 étoilesne sont pas légion. Il faut savoir qu'en moyenne une famille algérienne de 4personnes, sans les dépenses sur place, débourse, billets d'avion compris, prèsde 200 mille DA pour un séjour d'une semaine à Hammamet ou Sousse.Les plus nantis, les professions libérales en général, dans les mêmesconditions, paient des fortunes, à hauteur d'un million de dinars. Les moinsnantis qui louent des appartements équipés auprès des particuliers ou chezl'habitant trouvent leur compte, en payant 40 dinars tunisiens la nuit, soitentre 2.500 et 3.000 DA.Le million de touristes algériens en Tunisie, annoncé par l'ONTT, seconfirme, quoi qu'il en soit, chaque jour un peu plus: aux frontières avec,nous informe-t-on, un encombrement incroyable et des files interminables devoitures, à l'aéroport d'Alger où 4 rotations par jour sont assurées par AirAlgérie et Tunis Air et même par mer, puisque la compagnie maritime MaghrebLines entre en scène dès ce 22 juillet 2007, au rythme d'une liaison parsemaine. A l'ouest de l' Algérie, quoi qu'on dise, la Tunisie reste unedestination lointaine... et c'est le Maroc qui attire du monde par chartersentiers...


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