L'un des premiers
appels à la solidarité avec les Tunisiens lancé sur Facebook
par des Algériens était simple : il faut aller passer les vacances en Tunisie. Certains
ont ajouté : «même pendant le ramadhan». Si le message était entendu, cela
serait un baume dans une saison touristique tunisienne qui paraît
irrémédiablement perdue. Le comportement des touristes algériens est donc
scruté avec attention.
Ce qui semble être
sûr est que les appréhensions sécuritaires liées à la révolution tunisienne
sont un facteur entravant de plus qui s'est ajouté au fait que le mois du
ramadhan tombe en pleine saison. Il y a eu, en 2010, en raison du mois de
ramadhan une baisse très nette du flux de touristes algériens vers la Tunisie. Les chiffres
se situent autour de 500.000-600.000 touristes contre un record de près d'un
million enregistré quelques années plus tôt. L'élément «rassurant» pour les
Tunisiens est que l'offre algérienne ne constitue pas une substitution pour le
tourisme de type familial des Algériens vers la Tunisie. Il faut
rappeler que les touristes algériens dans une proportion de deux tiers louent
chez l'habitant et ne vont pas dans des hôtels. Ce type d'offre n'est pas
substituable en Algérie et cela devrait maintenir la tendance à aller vers la Tunisie. Combien
seront-ils à aller dans une Tunisie libérée de Ben Ali ? C'est la question qui
taraude les professionnels tunisiens qui font déjà les comptes, peu
réjouissants, pour le premier semestre 2011 : recettes en baisse de 51% au 10
juin, nuitées en régression de 55,3%... Des réservations pour la haute saison
estivale (juillet, août et septembre) en baisse de 52%. Les professionnels du
tourisme tunisien qui n'ont jamais été aussi actifs en direction de l'Algérie
ne désespèrent d'atténuer la désaffection des voisins.
«Structurer le
marché algérien»
Le directeur
général de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), M. Habib Ammar, l'a expliqué : «Nous avons invité 200 journalistes
et 600 agents de voyage étrangers, notamment des Algériens. Il y a eu déjà 52%
de réservations. Nous comptons sur les clients de dernière minute et nous
espérons atteindre au moins 70%». Habib Ammar
considère que les professionnels tunisiens ne sont pas suffisamment occupés du
marché algérien et qu'ils doivent se rattraper et même faire les bouchées
doubles. ««Nous devons mieux le structurer. Autrefois, c'était du tourisme
spontané. Le budget alloué pour la promotion de la Tunisie en Algérie ne
dépassait pas les 120.000 dinars. Nous venons de multiplier cette somme par 4,5%.
Nous venons de consacrer 700.000 dinars pour une campagne large sur Internet, les
journaux et la télévision algérienne. Quant à la sécurité, le ministère de
l'Intérieur vient de nous confirmer que tout est revenu à la normale et il n'y
a plus de risque». Il est clair, comme annoncé spontanément au tout début sur Facebook, qu'aller en vacances en Tunisie est, pour cette
saison du moins, un acte de solidarité.
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Posté Le : 21/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oussama Nadjib
Source : www.lequotidien-oran.com