Algérie

Les Tunisiens après la démocratie...



Les Tunisiens après la démocratie...
De Sidi Bouzid à Kasserine. Depuis quelques jours, la rue tunisienne est le théâtre de violences. Comme il y a cinq ans, presque jour pour jour. Pourquoi' Présentée comme un modèle de démocratie réussie, les Tunisiens se sont laissés piéger par les applaudissements de l'Occident en investissant tous leurs efforts dans la politique. Alors que dès le début de la «révolution du Jasmin» vite rebaptisée «printemps arabe», la crise économique et sociale que connaissait le pays s'était aggravée. Les troubles de 2011 avaient déjà porté un sérieux coup au tourisme, principale ressource du pays. Sans compter l'impact négatif sur les autres segments économiques et qui est dû à l'attente d'un retour à la stabilité. Résultat: la justice sociale, qui a toujours été le coeur du problème, ne pouvait pas être abordée. Que ce soit à Sidi Bouzid en 2010 ou à Kasserine le 16 janvier dernier, le message est le même. Cinq années «blanches» sur le plan socio-économique. Cinq années au bout desquelles, les conditions se sont aggravées. L'attentat du Bardo et celui de Sousse ont anéanti le peu qui restait des ressources du tourisme. Il est plus difficile, aujourd'hui, de répondre aux attentes d'un peuple qui aspire au travail et à de meilleures conditions de vie. D'autant que l'aspect sécuritaire est de plus en plus préoccupant. Avec les groupes terroristes qui rôdent le long de la frontière avec la Libye. Avec aussi les 6000 jeunes Tunisiens partis s'enrôler aux groupes de Daesh en Irak et en Syrie. Comment la Tunisie fera face à leur retour' On peut dire sans se tromper que le diagnostic a été mal posé par les Tunisiens en 2011. Focaliser sur la démocratie et accorder moins d'importance à la pauvreté de la population et à l'économie qui s'effondre ne pouvait qu'aboutir au retour des troubles auxquels on assiste aujourd'hui. Cet aboutissement est confirmé par le Premier ministre tunisien, Habib Essid, qui, en raison des événements, est rentré précipitamment de Davos pour tenir, aujourd'hui, un Conseil des ministres exceptionnel. Nous devons «trouver un nouveau modèle de développement (...) qui s'appuie sur la justice sociale», a-t-il déclaré aux journalistes tout en reconnaissant «beaucoup de disparités entre les régions». Voilà qui est bien dit, mais un peu tard. Ou plutôt avec cinq années de perdues. On ne peut rester insensibles, nous Algériens, devant la douleur de nos frères et soeurs tunisiens. Sans aucune intrusion dans leurs affaires intérieures, nous ne nous empêcherons pourtant pas de leur rappeler que nous avons vécu les mêmes moments difficiles qu'ils affrontent. Ils disposent des mêmes leviers que nous pour s'en sortir. En revisitant notre histoire récente avec beaucoup d'attention, ils y trouveront toutes les clés. Pour gagner un temps précieux. Pour retrouver la paix et la stabilité. Le reste, tout le reste ne sera possible qu'après ce préalable!




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