Algérie

les troupes franco-maliennes libèrent Tombouctou La ville de Kidal constituera leur prochaine cible



les troupes franco-maliennes libèrent Tombouctou La ville de Kidal constituera leur prochaine cible
En dépit du «manque» de réaction de ses alliés européens, américain et africains, la France semble sur le point de réussir son premier pari militaire au Mali, à savoir arrêter l'offensive sur Bamako des narco-djihadistes et reconquérir les villes contrôlées par Ançar Eddine, Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
«Les choses se passent comme prévu et ce qui est important c'est que le Mali, petit à petit, est libéré», a résumé hier le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Pour faire tomber les villes stratégiques de Gao et Tombouctou et surtout éviter l'enlisement, l'armée française s'est donné les moyens de sa politique. Ses troupes d'élite ont été mises en effet à contribution. La situation a été facilitée par le fait aussi qu'il n'y a pas eu de réels affrontements lors de sa progression. Surpris par l'intensité de la riposte française et lâchés par beaucoup de leurs éléments, les djihadistes n'essayent d'ailleurs même plus de défendre leurs positions.
Hier, l'armée française avait encore considérablement progressé puisqu'elle contrôlait totalement Tombouctou, capitale intellectuelle et spirituelle de l'islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles. L'aéroport de cette cité mythique, située à environ 900 km au nord-est de Bamako, a été sécurisé dès les premières heures de la journée. Avec cette nouvelle victoire, les forces franco-maliennes contrôlent désormais la «Boucle du Niger» entre les deux principales villes du Nord-Mali, Tombouctou et Gao, a précisé à Paris le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard.
Un officier supérieur de l'armée malienne a, pour sa part, confié que les troupes ayant participé à la prise de l'aéroport de Tombouctou n'ont rencontré aucune résistance et qu'il n'y a désormais plus aucun problème de sécurité en ville.
Ançar Eddine chassé de Kidal
Un fait tout de même à signaler : avant de prendre la fuite, les groupes islamistes armés ont brûlé l'Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba, financé en partie par l'Afrique du Sud et abritant entre 60 000 et 100 000 manuscrits d'une grande valeur. Certains d'entre eux remontent à l'ère pré-islamique. Les connaisseurs assimilent leur destruction à un véritable «crime culturel».
L'autre point noir est que la reconquête du nord du Mali s'accompagne parfois d'actes de vengeance contre les populations locales. L'ONG Human Rights Watch (HRW) a d'ailleurs demandé, hier, aux autorités maliennes de prendre «des mesures immédiates» pour «protéger tous les Maliens de représailles», évoquant «des risques élevés de tensions inter-ethniques» dans le Nord, où la rivalité est forte entre communautés arabe et touareg d'un côté, noire de l'autre.
L'opération sur Tombouctou survient, rappelle-t-on, deux jours après la prise, lors d'une offensive-éclair, de Gao, la plus importante ville du nord du Mali et un des bastions des narco-djihadistes. Désormais, les regards se tournent vers Kidal, le fief d'Ançar Eddine. Selon une source de sécurité malienne, les responsables d'AQMI pour le Sahara se seraient également réfugiés dans les montagnes de la région, où des positions islamistes ont été bombardées samedi par des avions français. Il se pourrait d'ailleurs que cela soit là que se jouera le dernier acte de la «reconquête du Nord-Mali». Celle-ci devrait être néanmoins facilitée par la scission que vient de connaître Ançar Eddine.
Des rebelles touareg et des dissidents de ce groupe islamiste se disant favorables à une solution politique à la crise ont affirmé hier contrôler la ville. «Nous assurons la sécurité de la ville de Kidal», a déclaré à la presse Mohamed Ag Aharib, ancien porte-parole d'Ançar Eddine, passé au Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). Cette information a été confirmée par les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). En d'autres termes, cela veut dire qu'Ançar Eddine ne pèse plus rien.


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