Algérie

Les trois n'uds d'éternité



Il paraît que chez les Touaregs du Grand Sahara, la vie n'est qu'un mouchoir marqué par trois n?uds d'éternité. Le premier et le second pour la naissance et le mariage, le troisième pour la mort. La mort dans la tradition des «hommes bleus» enrubannés, c'est le grand n?ud, synonyme d'un nouveau départ pour une nouvelle éternité. Quelqu'un qui part n'est pas forcément quelqu'un qui meurt, mais quelqu'un qui sort du ventre de sa mère, pour aller dans le monde, notre monde cruel des mortels. Ou quelqu'un qui quitte sa vie d'avant pour une vie d'après. Ou, aussi, quelqu'un qui quitte sa mère biologique pour sa mère naturelle, comprendre par là la terre. Ou quelqu'un quitte son pays d'origine pour aller dans un pays de «rechange». C'est ce seuil, c'est cette rupture, c'est cette ligne-là qui sont douloureux, mais fructueux. Le départ de notre départ, c'est la mère et cette mère-là prend différentes formes, au fur et à mesure que nous nous exilions dans le monde des mortels. Elle est tantôt notre terre, tantôt notre maison, le plus souvent notre patrie et quelquefois notre enfance, et rarement nos existences, ou, dirais-je, nos errances éparpillées ça et là, entre les lignes du temps. Un chasseur esquimau interpelle un jour un missionnaire en des termes peu conventionnels : «Si je n'avais jamais entendu, lui dit-il, parler de Dieu ni du péché ni des feux de géhenne, est-ce que j'irais en enfer» ' Et à ce dernier de répondre, non sans naïveté : «Non, puisque tu serais alors dans l'ignorance» ! Et c'est là que l'espiègle inuit a dit : «Alors, pourquoi m'en avez-vous parlé» ' La réponse de cet esquimau-là n'est-elle pas à la mesure du mystère du «grand n?ud» des Touaregs ' Ce grand n?ud dont on ne connaît presque rien, sauf des «rumeurs» ! Une amie avocate, ouverte, généreuse et pratiquante, très investie dans les ?uvres caritatives en France, me dit un jour : «Non, mon ami, je ne suis pas du tout religieuse, je suis spirituelle.J'ai toute ma foi, mais je raisonne avec ma tête et ça fait toute une différence. Car, je communique avec mon c?ur et cela ne pourrait jamais faire de moi une extrémiste». D'après mon amie juriste, la principale source du savoir, c'est la foi spirituelle, décentrée de l'ego et portée vers l'autre : une foi, non religieuse, mais une foi humaniste, pétrie d'amour, de fraternité et surtout de solidarité...


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)