Algérie

Les trois leçons togolaises



Par Hassane Zerrouky
Contre la Tunisie, il faut être malhonnête pour affirmer que l'Algérie a mal joué. Ce jour-là, l'équipe tunisienne a réussi un hold-up magistral. Contre le Togo, en revanche, c'était une autre paire de manches.
Les Algériens, qui ont pris de haut l'équipe togolaise, ont la mémoire bien courte. Un certain 23 juin 2006, en match de Coupe du monde en Allemagne, la France a eu d'énormes difficultés pour battre une équipe du Togo, alors minée par des problèmes de primes et d'indiscipline de toutes sortes. Revoyez le match : ce jour-là, les Togolais avaient fait mieux que se défendre. Dans les bois, un certain Agassa, héros du match ! Le même qui, 12 ans plus tard, a découragé les rares tentatives de notre équipe nationale. Il y a quelques semaines, juste avant la CAN, le même Togo avait battu le Maroc avec l'art et la manière. Là encore, revoyez le match ! En dépit de ces «faits d'armes», les Algériens continuaient à prendre de haut cette équipe togolaise. Il suffisait, disait-on, de neutraliser Adebayor, et l'affaire est pliée ! Comme si les autres joueurs togolais, dont beaucoup évoluent dans des clubs européens, étaient des moins que rien. Enfin, toujours sûrs d'eux, les Algériens staff, joueurs, journalistes et supporters n'ont tiré aucune leçon du match Algérie-Tunisie. Ce jour-là, les Tunisiens ont joué à l'italienne. Quelques heures avant, les Togolais ont également joué à l'italienne contre la Côte-d'Ivoire. Et ceux qui ont vu le match ont tous assuré que le Togo ne méritait pas de perdre. Contre l'Algérie, les Togolais ont usé de l'arme du contre. A l'instar des Tunisiens. Et encore une fois, les Algériens, qui n'ont tiré aucune leçon, jouant l'offensive, se sont fait avoir sur les seules occasions togolaises. Face à de vieux routiers du ballon comme Adebayor ou le gardien Agassi, le manque d'expérience a peut être joué un tour à nos jeunes joueurs. Mais pas seulement. Chacun a remarqué que Kadir tirait la langue, que Slimani et Soudani, tous deux revenant de blessures et en manque de compétition, n'étaient que l'ombre des joueurs étincelants que l'on avait vus contre la Libye, qui reste pour moi le match de référence. Que les Togolais comme les Tunisiens attaquaient du côté de Mesbah car ce joueur, également en manque de compétition, avait du mal à revenir défendre ! Enfin, chacun a remarqué un vide au milieu du terrain : un Boudebouz, que certains ont peut-être enterré trop vite il n'a que 21 ans est le seul capable, comme il le fait si bien avec Sochaux, à poser et garder le ballon. Qui plus est, pour les balles arrêtées coup-franc ou corners il est l'un des meilleurs en France. Pour autant, serait-il parvenu à débloquer la situation s'il était rentré en cours de jeu à la place de Kadir ' Je le crois et je ne suis pas le seul. Vahid Hallilhodzic devrait donc mettre en sourdine la rancune à l'endroit de Boudebouz lequel avait séché un regroupement de l'équipe nationale. Comme il devrait avoir une franche discussion avec Ziani c'est un joueur intelligent et qui comprend afin qu'il revienne et qu'il accepte, si besoin, d'être ce remplaçant de luxe qui rentre en cours de match quand il y a le feu dans la maison Algérie. En l'absence d'Antar Yahia, l'Algérie a besoin d'un leader pour galvaniser ces jeunes joueurs.


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