Algérie

Les trois jeunes de Guelma inhumés vendredi dernier



Des centaines de personnes venues des quatre coins de la ville de Guelma ont accompagné jusqu'à leur dernière demeure Khalil, Bilal et Abdelhamid, les trois jeunes harraga dont les corps ont été rejetés par la mer sur une plage de Tunisie mercredi dernier.Rapatriées, avant-hier en fin de soirée, depuis la ville tunisienne de Bizerte, les dépouilles des malheureuses victimes ont dû être inhumées à la lumière des projecteurs, aussitôt après leur arrivée, afin d'éviter des scènes de désolation à leurs domiciles respectifs, explique-t-on. Il va sans dire que ces décès tragiques ont endeuillé non seulement les familles des malheureux jeunes gens, mais aussi celles de leurs quatorze autres compagnons d'infortune, toujours portés disparus.
Partageant l'affliction de celles-ci, dès l'annonce de la disparition de la frêle embarcation et de ses dix-sept passagers le 16 février dernier, la population de Guelma a, dans sa grande majorité, exprimé son soutien aux proches des supposés naufragés.
Des dizaines, voire des centaines de citoyens ont, en effet, multiplié les gestes de solidarité envers leurs proches, en investissant la rue et en y organisant des sit-in de protestation afin d'amener les autorités locales et les plus hautes instances du pays à intervenir auprès du gouvernement tunisien et ainsi faire toute la lumière sur cette nouvelle affaire de harraga disparus comme cela s'était passé en octobre 2008, après la disparition tout aussi mystérieuse de dizaines de candidats à l'émigration clandestine à hauteur des eaux territoriales tunisiennes.
De nombreuses voix s'élèvent depuis Guelma, cette fois, pour accuser les autorités de ce pays de disparition forcée et d'emprisonnement de jeunes Algériens. En quête légitime de vérité, les parents et les amis des onze harraga de Guelma et ceux des trois autres originaires de Chetaïbi ? la ville côtière d'où ils sont partis et dont on est depuis sans nouvelle ? sont actuellement en Tunisie.
Les parents des passagers manquants font d'incessants déplacements entre le consulat d'Algérie à Tunis et la ville de Bizerte pour s'enquérir des résultats des recherches, affirment certains de leurs proches. Et d'indiquer que le consul général algérien a reçu une délégation de représentants des familles désespérées jeudi après-midi, sans pour autant donner de réponses à leurs interrogations.
Pas plus que les responsables des gardes-côtes tunisiens qui auraient refusé de répondre à leurs questions quant aux recherches qui ont été entreprises au large et au niveau de la plage, où les corps sans vie de Khalil, de Bilal et d'Abdelhamid ont été découverts. "C'est le black-out total.
On refuse de nous donner la moindre explication sur ce qui est entrepris pour apaiser notre douleur. Nous sommes en droit de savoir ce qu'a donné l'examen des téléphones portables appartenant aux trois victimes et ce qui est advenu des importantes sommes d'argent qu'elles avaient sur elles", s'insurgeait, hier, l'un des amis d'Abdelhamid Benlaaredj, devant le domicile mortuaire de ce dernier.

A. ALLIA


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