Algérie

Les Tripolitains manifestent contre les armes



Les Tripolitains manifestent contre les armes
El Gueddafi est tombé, nous ne voulons plus d’armes», scandent des centaines de Tripolitains qui manifestent sur la place des Martyrs, au cœur de Tripoli, contre la présence de milices armées dans la capitale. Quelques dizaines de policiers en uniforme empruntent l’avenue Omar Al Mokhtar menant vers la place des Martyrs, derrière de nouveaux véhicules de la police libyenne peints en rouge et blanc, pour se mêler aux manifestants. «Nous voulons dire à tout ce monde que nous sommes là», lance Lassaad Kbaili, un policier qui avait servi sous l’ancien régime d’El Gueddafi et qui reprend ses fonctions. «Nous voulons tous la sécurité et la stabilité. Le peuple a confiance en la police. Ce qui nous facilitera la tâche», ajoute-t-il, brandissant une pancarte sur laquelle est écrit : «Non aux chaos, oui à la sécurité».
Moustapha Salem, un officier, dénonce quant à lui les agissements de certains conseils militaires, formés par les «thowar», les combattants ex-rebelles qui ont mené la bataille contre le régime d’El Gueddafi jusqu’à sa mort, en octobre. Selon lui, «la police est incapable de faire prévaloir la loi, avec l’intervention de ces conseils qui exercent une autorité non légitime sur la police». Il affirme que son poste de police a été attaqué par des «thowar» après avoir confisqué une voiture volée qui était en possession de l’un d’eux. «Nous voulons appliquer la loi. Citoyen, protège-nous», lance-t-il. Les Tripolitains, exaspérés par la recrudescence de la violence et de la criminalité, réclament le désarmement de la capitale et le départ des milices venant d’autres villes ayant participé à la «libération de Tripoli» en août dernier. «Merci à vous, revenez à vos familles en paix», lisait-on sur des pancartes brandies hier par les manifestants, ou encore : «Oui aux ministères de la Défense et de l’Intérieur», «Non au port d’armes dans la capitale», «La Libye est libre, le chaos dehors», «Non à la tribu, non au régionalisme», «Oui à un Etat civil». Mardi, des habitants de la capitale ont fermé des avenues et artères majeures à la circulation pour protester contre l’augmentation des violences impliquant des factions ex-rebelles. «La sécurité, c’est quand il n’y a pas d’armes», estime Salwa Lamir, une enseignante de Tripoli. «Nous protestons contre les armes et les gens qui portent des armes. Je veux que les miliciens venus de l’extérieur de Tripoli quittent la ville. Ils doivent retourner chez eux», ajoute-t-elle. Observant la scène à l’écart des manifestants, Abdelmonem Ben Zina, qui se présente comme un des «thowar» ayant porté les armes contre Mouammar El Gueddafi, affirme appuyer les revendications des habitants de la capitale. «Je suis totalement d’accord pour que les thowar rendent leurs armes, sauf s’ils en ont besoin dans le cadre de leur travail, mais non pas pour terroriser la population», dit-il. Il estime toutefois que la police ne serait pas capable pour le moment de contrôler la situation dans la capitale sans l’aide des «thowar». 


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