Les tribunaux paralysés

La grève illimitée des magistrats continue de paralyser les tribunaux et la cour dans la wilaya de Tizi Ouzou. Hier encore, les salles d'audience étaient toujours boudées par les magistrats qui poursuivent leur grève. Au tribunal du centre-ville, l'activité judiciaire a été réduite à trois verdicts prononcés dans des affaires concernant des personnes en détention. Selon des sources judiciaires, un service minimum est assuré concernant les libertés à l'instar des permis de communiquer pour les avocats et aussi les présentations en matière criminelle."Toutes les affaires prévues en audience durant la semaine écoulée et aussi au courant de cette semaine sont reportées sine die", a-t-on appris auprès d'une source judiciaire. Même la délivrance des casiers judiciaires aux demandeurs est suspendue à cause de la grève. La session criminelle qui devait s'ouvrir avant-hier, dimanche, a été également reportée.
Alors que l'habituelle cérémonie d'ouverture a été tout bonnement annulée, les affaires programmées pour la même journée du dimanche ont été reportées au 18 novembre et celles d'hier au 19 du même mois. Concernant l'installation des nouveaux magistrats dans le cadre du mouvement annoncé par le ministre et qui est à l'origine de ce mouvement de grève, deux tentatives ont été enregistrées dans la wilaya de Tizi Ouzou mais sans succès.
La première a concerné, dimanche, le tribunal de Larbâa Nath Irathen, et la seconde celui de Tigzirt. La mobilisation des magistrats et, à leurs côtés, de nombreux avocats a fait que ces installations se sont soldées par un échec. Aucune tentative de recours à la force publique comme cela a été fait à Oran n'a été, toutefois, enregistrée, selon nos sources.
Hier encore, des rumeurs circulaient avec insistance sur l'éventualité de l'installation, aujourd'hui, mardi, de nouveaux présidents de la cour et du tribunal à Tizi Ouzou. Seulement, de source bien informée, les magistrats de la wilaya ne comptent pas baisser les bras puisqu'ils comptent, selon la même source, organiser un nouveau rassemblement de protestation au cas où cette installation s'effectuerait.

Samir LESLOUS