Algérie

Les travaux s'éternisent



Sept ans après le lancement des travaux, le projet peine à voir le bout du tunnel.Après les blocages récurrents qui se sont traduits sur le terrain par des oppositions citoyennes, exprimées par des propriétaires terriens, puis par le manque de matériaux, notamment les agrégats (sable, gravier, tout-venant?), ce projet structurant devant relier la ville de Béjaïa à Ahnif (Bouira), sur une distance de 100 kilomètres, fait face au manque criant de main- d'?uvre. En effet, pas moins d'une centaine d'ouvriers chinois partis passer les fêtes de fin d'année dans leur pays d'origine se sont retrouvés bloqués à cause de l'épidémie de coronavirus.
Du coup, les travaux de ce vaste chantier avancent à pas de tortue depuis près de six mois. Hormis le chantier des deux tunnels de Sidi Aïch, où une équipe de l'entreprise chinoise s'attelle à creuser les 30 mètres linéaires qui restent au niveau du tube 1, long de 1 660 m, les travaux engagés dans d'autres sections du projet sont à l'arrêt depuis le début de l'année en cours. Plusieurs autres points noirs freinent l'avancement du projet, tels que les 18 ouvrages d'art (des ponts, un viaduc et une trémie de 1,66 km) qui devraient être réalisés sur la rive droite de l'oued Soummam, en allant d'Akhenak (Seddouk) jusqu'à Timezrit, en passant par Takrietz, Sidi Aïch et Sidi Ayad. À cela s'ajoute le tronçon s'étalant d'Amizour au port de Béjaïa, dont l'étude et la réalisation traînent depuis le démarrage du projet, en avril 2013. À noter que toutes les promesses faites par les différents responsables en charge du suivi de ce projet se sont avérées être de la poudre aux yeux.
Il faut rappeler, à ce titre, que l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, avait annoncé, fin 2018, en plein hémicycle de Zighoud-Youcef, que la pénétrante autoroutière de Béjaïa allait être livrée dans sa totalité vers la fin de l'année 2019. D'autres promesses illusoires ont été également faites par les autorités de la wilaya, dont la dernière en date émane de la Direction des travaux publics (DTP), qui ont promis d'inaugurer un troisième tronçon de 10 kilomètres entre Amizour et Timezrit, avant la fin du premier trimestre de l'année en cours.
Les mêmes services de la wilaya de Béjaïa ont également annoncé que les travaux de creusement, de soutènement et d'étanchéité engagés au niveau des deux tunnels de Sidi Aïch devraient être achevés avant la saison estivale qui pointe déjà le bout de son nez. Tout compte fait, la livraison définitive de ce projet va devoir attendre encore plusieurs mois, voire des années, à mesure que les contraintes rencontrées sur le terrain ne sont pas levées. Aux problèmes d'ordre technique auxquels fait face le groupement sino-algérien CRCC et Sapta viennent se joindre les contraintes liées à la crise sanitaire induite par la pandémie de Covid-19.
Au final, seuls 52 kilomètres sur les 100 que compte cette pénétrante autoroutière ont été ouverts, en deux temps, à la circulation depuis l'entame des travaux. Pour rappel, l'annonce de ce projet remonte à 2005, alors que son lancement n'est intervenu qu'en avril 2013. Les délais de sa réalisation ont été estimés à 36 mois par le bureau d'études sud-coréen Kungdong-Saman. Initialement, le coût de cette réalisation était fixé à 60 milliards de dinars, avant que l'enveloppe budgétaire ne soit réévaluée pour passer à 126 milliards de dinars.
KAMAL OUHNIA


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