Algérie

Les travailleuses de la laine



Le travail féminin à domicile et son prolongement marchand ne reflètent pas seulement les conditions de l’existence. Dans la mesure où celles-ci touchent à l’essentiel de la vie sociale et matérielle, et qu’elles s’installent dans le temps, leur durcissement même fait qu’elles prennent place aussi dans l’espace culturel. Ainsi, les choses de la vie les plus banales, les plus quotidiennes finissent par être qualifiées dans l’ordre du rite. Elles sont du même coup codifiées par la mémoire collective, dans le sens du bien et du mal, du faste et du néfaste, de l’espoir et du désespoir…, suivant la chance, ou la prévoyance, qui résulte de la maitrise d’un métier, alors valorisé, ou d’une décision économique…

Cela est encore plus net dans l’un des métiers les plus traditionnels de la citée tlemcénienne : le travail de la laine. Aussi bien les monographies du début du 20e siècle que les témoignages recueillis auprès des vieux, attestent, en plus de son antériorité et de son caractère fondateur des autres métiers (liés au textile), de l’importance dont le champ rituel imprègne ce métier exclusivement féminin. Et c’est sans doute à travers les dictons et les proverbes, que l’espace socioculturel de ces fileuses de laine, encore prégnant à la veille de la première guerre mondiale, pourra être, sinon restitué, du moins esquissé.


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