La cour de l'Etablissement Public de Santé de Proximité (EPSP) de Annaba a été, ce jeudi, la scène d'un Sit-in qu'ont observé plusieurs dizaines de travailleurs.Composés de médecins, paramédicaux et administrateurs, les manifestants se sont regroupés pour dénoncer, selon eux, un cas d'harcèlement sexuel et moral dont la victime est leur collègue, une spécialiste en maladies infectieuses dans la polyclinique du 8 mai 45 de Annaba. Selon la jeune victime, l'harceleur n'est autre que son directeur. Avant que cette affaire ne s'ébruite, R.L., la femme médecin, a respecté la procédure administrative régissant ces cas de figure.Elle a établi un rapport relatant sa mésaventure avec son supérieur avant de l'adresser au directeur de la santé, le président du conseil de l'ordre des médecins ainsi qu'aux présidents des bureaux de wilaya des syndicats SNPSP et SNPSSP. N'ayant rien vu venir, elle a décidé de passer à l'action. Selon une copie du rapport en question, signé et cacheté par la victime, «tout a commencé le 2 février dernier lorsque Hani Abdelghani, le directeur de l'EPSP Annaba a rendu visite à la clinique 8 mai 1945 où elle exerce.Usant de son pouvoir, il décidé de procéder à un aménagement de services dont le mien est concerné. Ayant appris cette nouvelle, je suis allé chercher des explications dans son bureau. Son comportement m'a choqué lorsqu'il a mis sa main sur la mienne en tentant de s'approcher de moi.Evitant son comportement à la limite de la correction, je lui ai rappelé que suis venue pour chercher des explications quant à la réorganisation des services. Il a répliqué en me disant c'est bon j'ai trouvé la solution. Vraisemblablement insatisfait de la rebuffade qu'il a essuyée, le directeur de l'EPSP Annaba récidive en optant pour le même modus operandi me visant directement.Encore une fois je lui demande des explications et il m'accuse d'insuffisance professionnelle. Or, le registre de consultation prouve que j'ausculte quotidiennement entre 25 à 30 patients. Etant femme mariée, assurant correctement ma mission j'ai gagné la sympathie de tout le personnel médical et paramédical et même administratif. En guise de solidarité, ils ont décidé de me soutenir contre ce harcèlement sexuel et moral en observant à mes côtés un sit-in pour dénoncer cette situation.», explique le docteur R. L.Contacté, Hani Abdelghani, le directeur de L'EPSP DE Annaba s'explique : « je vous informe que suis le directeur. Je gère mon établissement à ma manière». En colère, Dr A. Mohamed Yazid, le président du syndicat du bureau de wilaya de Annaba fulmine. «On rejette ce comportement indigne. Nous soutenons sans conditions le médecin harcelé. Nous supportons de travailler dans des conditions mauvaises mais la dignité des praticiens est une ligne rouge à ne pas dépasser.Pour celle de la femme, nous sommes prêts à aller très loin si la situation l'impose». Présent également dans ce mouvement de protestation, Dr Kerboua, le trésorier du bureau de syndicat de wilaya tempête : «il faut que la hiérarchie intervienne pour protéger les femmes et les filles du harcèlement de leur hiérarchie masculine.». Avant de quitter les lieux, les protestataires ont promis de revenir à la charge chaque jeudi jusqu'à la satisfaction de leur revendication. Les différents services de sécurités ont ouvert une enquête pour situer les responsabilités.
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Posté Le : 04/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Leïla Azzouz
Source : www.elwatan.com