Algérie

Les travailleurs non-voyants réclament leur dû



Le président du conseil syndical de l'Entreprise publique pour la réinsertion des handicapés (EPIH), M. Benarab, a indiqué, hier, que si les revendications formulées depuis le mois d'août dernier auprès de la tutelle ne sont pas prises en charge, les travailleurs tiendront un sit-in devant le Palais du gouvernement le 3 février prochain. Pour le partenaire social, il s'agit d'appliquer, au même titre que pour les autres secteurs économiques, le SNMG à 12.000 dinars. « Il est inconcevable que certains travailleurs soient toujours rémunérés sur la base du salaire minimum de 8.000 dinars, alors qu'entre-temps ce dernier a été revalorisé à deux reprises, passant dans un premier temps à 10.000 dinars, puis depuis 2007 à 12.000 dinars. Certains de nos agents touchent encore 4.200 dinars par mois », devait nous signaler notre interlocuteur. L'autre revendication a trait aux perspectives de l'entreprise. A ce sujet, le représentant des travailleurs estime que la situation qui prévaut au niveau des 27 unités réparties au niveau national et employant près de 1.200 travailleurs, tous des non-voyants, est inquiétante en raison d'un plan de charge quasi nul, et ce depuis plus d'une décennie. « Il est venu le temps pour que la tutelle, en l'occurrence le ministère de la Solidarité nationale, se prononce définitivement sur le devenir de l'entreprise », devait encore souligner M. Benarab, qui précise que « maintenir l'entreprise sous perfusion à travers des subventions n'est pas la meilleure solution. En revanche, il s'agit de relancer l'activité pour que l'entreprise retrouve sa part de marché, perdue suite à l'ouverture du secteur au capital privé qui s'est limité à importer les mêmes produits que nous fabriquions auparavant à des prix imbattables. En effet, l'importateur achète le balai à 25 dinars, tous frais compris, alors que le coût de revient à l'EPIH est de 120 dinars. Nous proposons que l'Etat prenne en charge l'approvisionnement des unités de production en matières premières au lieu de la subvention annuelle. Ceci permettra de préserver le niveau de l'emploi actuel, car, pour rappel, sur les 3.000 travailleurs que comptait auparavant l'entreprise, il n'en reste que 1.200. Ceci est possible avec la signature d'une convention entre le ministère de tutelle et celui de l'Intérieur pour amener les 1.541 communes du pays à traiter avec l'EPIH. «A titre d'exemple, l'APC d'Oran achetait annuellement pour un montant annuel de 4 millions de dinars de nos produits», devait ajouter notre interlocuteur.


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