Les employés réclament, entre autres, l'application de la convention des branches et le versement des salaires impayés depuis quatre mois.
A leur troisième jour de grève, les travailleurs du bureau d'études économiques et techniques de Batna (BEETB), affiliés à l'UGTA, campent sur leur position et réitèrent leur volonté d'aller au bout de leurs revendications. Ils exigent, entre autres, le départ du PDG, l'application de la convention des branches relative au salaire de base estimé à 11 000 DA, au lieu de 7 000 DA à partir de l'année 2010 et la reconnaissance du syndicat comme partenaire incontournable. Il est demandé à cet effet dans un appel signé par 29 cadres de l'entreprise, et daté du 10 mars (directeurs internes, chef de département, chefs de services, architectes et ingénieurs) «le départ de ce directeur (PDG, ndlr) afin d'éviter toute répercussion qui peut porter préjudice à notre entreprise, sachant que le personnel est en grève à partir de ce jour».
Par ailleurs, ce sont 125 travailleurs sur les 131 que compte l'unité de Batna qui sont à l'arrêt, selon les documents consultés auprès du syndicat. Le PDG pour sa part insiste d'abord sur la légitimité du syndicat, et ce en dépit d'une reconnaissance tacite. «Eviter tout conflit avec les travailleurs et le souci de la stabilité de l'entreprise m'ont dicté la voie de la sagesse et je les ai invités à la discussion, mais ils ont refusé de débattre sous prétexte d'une reconnaissance officielle du syndicat», nous a-t-il déclaré. Mohamed Aouf, qui se trouve à la tête de l'entreprise depuis 11 années nous a reçu dans son bureau et nous a longuement entretenu sur ce qu'il considère comme des problèmes de fond de l'entreprise. Ce bureau d'études, faut-il savoir, avait le statut d'une entreprise de wilaya, puis ils est devenu entreprise nationale sous la tutelle de la SGP Indjab. «Notre entreprise est freinée par les créances impayées. Je cite à titre d'exemple 320 millions de dinars que nous doit la wilaya d'Oran pour la réalisation du CHU et qui sont en litige au niveau de la justice et ce, depuis 2004 !», a-t-il affirmé, en réponse aux interrogations de ses employés quant au retard accusé dans le paiement des salaires.
A cet effet, les représentants syndicaux étaient unanimes à dénoncer ces retards qui parfois «durent jusqu'à 4 mois et nous ne percevons qu'une seule mensualité!», nous a précisé Benkhemis Yamen, secrétaire général du syndicat d'entreprise. Selon ce dernier, ces paiements sont assurés par des lignes de crédits. A ce titre, les travailleurs exigent qu'une commission d'enquête soit dépêchée par le ministère de l'Habitat ou celui des Travaux publics afin de tirer au clair les dessous de ces retards. L'autre aspect qui a suscité la colère des employés est lié à une correspondance signée par le PDG et adressée au personnel de la direction générale intitulée «Appel à la vigilance». Dans cet écrit, Mohamed Aouf attire l'attention de son personnel sur «un plan d'action mis en exécution par le SG de wilaya UGTA, le SG/UGTA local ainsi qu'un groupe de salariés».
Ce plan d'action, selon la correspondance, consiste en l'organisation «d'une assemblée générale sans l'autorisation de la direction et qui sera éventuellement suivie d'une grève». En outre, si le PDG affiche un grand optimisme quant à une sortie de crise de l'entreprise, les travailleurs ne l'entendent pas de cette oreille. En attendant l'arbitrage de l'inspection du travail, Mohamed Aouf adresse des rapports quotidiens au wali et à la tutelle, or la situation exige la saisine de la justice seule à même de déterminer la non légitimité du syndicat. Ce dernier, pour rappel a été installé par le secrétaire général de la fédération des travaux publics affilié à l'UGTA en présence du secrétaire général de wilaya et où le PDG y était invité.
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Posté Le : 13/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lounes Gribissa
Source : www.elwatan.com