Les travailleurs en grève depuis deux semaines

À travers ce débrayage, ces travailleurs ont dénoncé les agissements, qualifiés d'"irresponsables", du directeur de cet établissement de formation et demandent une commission d'enquête.Les travailleurs de l'INSFP Imerzoukène-Arezki de Tizi Ouzou (ex-CFA) sont en grève illimitée depuis deux semaines. Ils ont même fermé, mardi 22 juin, l'entrée principale de cet institut pour dénoncer le mutisme de leur tutelle face au marasme que vit cet établissement qui compte plus de 1000 stagiaires et 70 employés.
À travers ce débrayage, ces travailleurs ont dénoncé le comportement et les agissements, qualifiés d'"irresponsables", du directeur de cet établissement de formation. Selon les déclarations des travailleurs rencontrés sur place, il y a un abus de pouvoir du premier responsable de l'INSFP. "Nous sommes en grève contre la hogra et l'humiliation des travailleurs par le directeur.
Ce dernier a accaparé l'établissement, il prend des décisions seul et recrute sans que personne sache ce qui se passe", a dénoncé un manifestant sur place, expliquant que la tutelle doit écouter les revendications des travailleurs en grève depuis le 7 juin. Selon lui, il y a des dépassements flagrants contre des travailleurs.
"À ce jour, deux semaines après le début de notre mouvement de grève, rien n'est fait par les responsables de wilaya et par la tutelle afin de rétablir la situation", s'est encore étranglé ce travailleur, estimant que les responsables de la hogra doivent être sanctionnés, c'est pourquoi les travailleurs demandent une commission d'enquête.
Révoltée, une autre employée rencontrée sur place a soutenu que l'INSFP Imerzoukène-Arezki n'a ni chef du personnel ni directeur administratif et financier depuis plus de 4 ans. "Pourquoi le directeur ne veut pas recruter ' Voilà un point d'interrogation", a-t-elle soutenu, en reprochant au directeur de prendre les décisions en solo.
"Depuis 2016, il n'y a aucune pratique logique dans la gestion de notre établissement, notamment sur le plan administratif, financier, comptable et pédagogique. Le directeur a accaparé toute la gestion de l'établissement", a relevé une seconde employée. "On a subi beaucoup de choses, mais là, c'est bon ! On a le ras-le-bol. On a écrit à notre tutelle, dénoncé ces dépassements et appelé au dialogue, en vain. Nous sommes face à un mur de silence", a-t-elle ajouté.
À noter que dans une déclaration, les travailleurs de l'INSFP Imerzoukène-Arezki ont exprimé d'autres revendications telles que l'affectation des postes budgétaires au recrutement externe alors que certains employés remplissent les conditions de promotion et d'intégration.
Dans le même document, ces travailleurs ont évoqué le non-affichage des postes vacants ainsi que le blocage du PGRH 2021 par la fonction publique à cause d'un agent comptable non admis à la retraite, après épuisement de la condition d'âge. À souligner que le directeur de l'INSFP Imerzoukène-Arezki de Tizi Ouzou, rencontré sur place, n'a pas souhaité répondre à nos questions sur ce conflit qui perdure.
Par ailleurs, les stagiaires de l'INSFP Saïd-Hadni d'Oued Aïssi sont en grève illimitée en réaction à l'exclusion, jugée arbitraire, de l'un de leurs camarades. En plus de ce mouvement de grève, ces stagiaires ont également décidé à l'unanimité de boycotter les examens. Ils réclament la réintégration de leur camarade exclu.

K. TIGHILT