Arguant de la lutte contre le trabendisme à la frontière
tunisienne dans la filière friperie avec la devise « chifoune
contre gasoil », un groupe de députés de l'APN a proposé
la levée de l'interdiction de l'importation des habits usés en vigueur depuis 2009.
La proposition a été adoptée et la mesure a été introduite par l'APN dans la loi de finances complémentaire 2011.
Ce segment de l'importation a été évalué financièrement à 13 millions de
dollars en 2008, avec un volume de 6 700 tonnes. Mais avec son interdiction, le
créneau a été investi par des réseaux de contrebande avec en face une demande
qui s'est accrue jusqu'à l'apparition de commerces, voire des marchés spécialisés
qui ne désemplissent pas. A propos de cette nouvelle disposition, Mohamed
Kenai, président de la commission des finances à l'APN, estime que « le retour à l'importation réduira la
contrebande aux frontières Est du pays et permettra une activité légale à
travers des opérations aux ports, ce qui permettra d'effectuer les contrôles
sanitaires nécessaires ». En revanche, le secrétaire général de la Fédération des
travailleurs du textile Amar Takdjout
s'est dit surpris par cette thèse qui, selon lui, va à contresens de la
démarche du gouvernement pour la relance du secteur du textile et que cette loi,
si elle venait à être adoptée, fera tache d'huile et touchera les importations
du fil et des tissus ». Le responsable syndical a été plus menaçant en
déclarant que « dans ce cas, je n'hésiterai pas à appeler les travailleurs à
descendre dans la rue pour exprimer leur désapprobation ». Interrogé sur cette
question par la chaîne III de la
Radio nationale, Mohamed Benmeradi,
le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, a rejoint l'avis
du secrétaire général de la
Fédération en estimant que « le gouvernement n'a jamais été
favorable à cette idée qui n'est pas opportune, mais que le Parlement reste
souverain ». Selon le ministre, l'Etat est en train de restructurer la filière
en raison de son importance dans la création d'emplois et du fait qu'elle offre
une alternative de substitution aux importations. « Il y a dans un premier
temps une restructuration organique des entreprises publiques et leur réorientation
vers leurs métiers de base. Par ailleurs, un plan de modernisation de ces
entreprises a été adopté par le gouvernement », a rappelé Benmeradi.
Pour la genèse, la question de l'importation de la friperie a été à
plusieurs reprises débattue à l'APN qui a pourtant, avant
son interdiction, promulgué plusieurs dispositions réglementaires allant du
cahier des charges à l'arrêté ministériel exigeant à ce que ces vêtements
soient traités avant leur utilisation pour la préservation de la santé du citoyen
à travers des systèmes de rayons gamma, dépoussiérés et traités avec des
produits chimiques afin d'anéantir toute bactérie et tout virus. Quant aux pays
qui exportent la friperie vers l'Algérie, il y a l'Italie avec 54 %, l'Allemagne
(9 %) et les pays arabes (1%).
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Posté Le : 23/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com