Algérie

Les travailleurs du préemploi demandent leur intégration



Les manifestants ont exigé le renouvellement de leurs contrats de travail dans le cadre du dispositif de l'Anem (agence nationale de l'emploi) et non plus de la Dass (direction de l'action sociale et de la solidarité), ainsi que l'intégration des membres remplissant les conditions exigées dans des postes d'emploi permanents.Les anciens travailleurs du préemploi, en majorité des femmes, ont tenu hier matin un sit-in devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Employés soit dans le cadre du PID (programme d'insertion des diplômés) soit du Dais (dispositif de l'activité de l'insertion sociale), ils sont venus manifester leur colère et rappeler leur sort peu enviable depuis que leurs contrats sont arrivés à terme, après deux années travaillées pour les premiers et six pour les seconds.
"Nous avons travaillé dans les collectivités locales, dans certaines administrations, dans l'éducation et dans la santé", a expliqué l'une des déléguées du collectif, Mlle Adour. Avant d'ajouter : "On réclame le renouvellement de nos contrats, comme on nous l'a promis depuis des mois maintenant."
En effet, pour leur énième action, les manifestants ont exigé le renouvellement de leurs contrats de travail dans le cadre du dispositif de l'Anem (agence nationale de l'emploi) et non plus de la Dass (direction de l'action sociale et de la solidarité), ainsi que l'intégration des membres remplissant les conditions exigées dans des postes d'emploi permanents.
S'ils relèvent présentement de la Dass ? donc du ministère de la Solidarité ?, ils espèrent voir transférer leurs dossiers au ministère du Travail qui, selon eux, a "plus de poids".
Et pour cause : "Au ministère de la Solidarité, on n'a pas cessé de nous promettre notre réintégration. Une année après, toujours rien", a indiqué Bougandour Mourad. Avec le début de l'austérité, "on était les premiers à être sacrifiés", a-t-il déploré. Avant de rappeler que certains d'entre eux "cumulent plus de six ans d'expérience avant d'être renvoyés chez eux". Un autre manifestant a tenu à préciser qu'ils n'en sont pas à leur première action devant le siège de la wilaya.
"À aucun moment le wali de Béjaïa n'a daigné nous recevoir, alors que l'on a été reçu par le ministre et que nos collègues des autres wilayas sont reçus sans aucun problème. Pis, on n'accuse même pas réception de nos courriers. On se croirait dans une république à part. Et quand on est reçu, c'est souvent pour être orienté vers le chef de cabinet du wali ou le SG de wilaya", s'est-il emporté.
Une autre manifestante a indiqué qu'"un arrêté interministériel, n°25 du 16 décembre 2019, fixant les modalités d'intégration des préemplois de l'Anem et de la Dass, existe, mais nous ne sommes pas concernés par cette mesure, car nos contrats sont arrivés à terme avant cette décision". Et à une autre protestataire de lancer : "Nous voulons nos droits dont l'accès au travail par le renouvellement de nos contrats. Nous sommes victimes de la politique du filet social. Mettre fin à nos contrats, après plusieurs années d'exercice, est un acte inconséquent, voire absurde, car nous avons gagné en expérience."
M. Bougandour est revenu à la charge en pointant du doigt une autre anomalie. "Pourquoi l'âge limite est fixé à 35 ans et pourquoi cette discrimination '", s'est-il interrogé, avant d'ajouter : "Alors que nous étions dans la précarité la plus absolue avec des indemnités de 5460 DA par mois, on nous prive de cette source de revenus alors que nous avançons dans l'âge. Nous demandons nos droits et notre titularisation avec un salaire digne et un droit à la retraite."
À noter que les manifestants ont reçu le soutien d'autres contractuels qui craignent le non-renouvellement de leurs contrats.

M. OUYOUGOUTE


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)