Algérie

Les travailleurs du métro d'Alger défient leur employeur Chantier de la Place des Martyrs



Les travailleurs du métro d'Alger défient leur employeur                                    Chantier de la Place des Martyrs
Photo : S. Zoheir
Par Karima Mokrani
Les travailleurs du chantier de l'extension de la ligne du métro d'Alger, au niveau de la Place des Martyrs, continuent de défier les responsables portugais du groupe Gmac qui les emploie. Ce dernier est constitué de quatre entreprises: Texeira et Zagope (Portugal), Andrade (Brésil) et Geni-sider (Algérie). Les ouvriers accusent les responsables étrangers de les considérer de haut et de refuser toute discussion sur les revendications exprimées. «C'est le mépris total. Ils nous maltraitent comme si nous sommes chez eux au Portugal et non pas chez nous en Algérie'», se plaint un employé du groupe lors d'un rassemblement organisé hier devant l'un des accès qui mènent au chantier. Et fait, il s'agit d'un rassemblement improvisé suite à une décision de la direction du groupe de mettre fin au contrat de certains travailleurs qui ont pris part au mouvement de grève enclenché le 21 novembre dernier. «Ils ont décidé de mettre fin au contrat parce qu'ils n'arrivent pas à gérer la situation. Ils préfèrent nous mettre dehors et nous remplacer par d'autres, en majorité des vieux, plutôt que de discuter autour de notre plateforme de revendications et trouver des solutions», poursuit notre interlocuteur. Et ce dernier d'insister: «Ils ont donné ordre qu'aucun de nous n'entre dans le chantier. En bien, nous aussi, nous leur bloquons l'accès. Aucun responsable n'entrera'». Pour qui la sanction de «fin de contrat» n'a pas été notifiée, des convocations leur ont été adressées pour les faire choisir entre le départ et le retour au chantier dans les mêmes conditions dénoncées à travers la grève. «Moi, je ne suis pas concerné par ces décisions de fin de contrat, alors que je participe à la grève depuis qu'elle a été lancée. En revanche, j'ai reçu une convocation où l'on me dit que ma participation à l'arrêt de travail collectif est une faute grave, au titre de l'article N°73 de la loi N°90-11 du 21 avril 1990, susceptible d'entraîner le licenciement sans délai ni indemnité. Le message est clair», indique un autre ouvrier. Pour rappel, les travailleurs en colère réclament une indemnité de départ, une indemnité de la femme au foyer et le paiement des heures supplémentaires. Selon leurs dires, tous ont été recrutés pour un contrat de 8 heures par jour, alors qu'en réalité ils travaillent 12 heures par jour et dans des conditions très difficiles: «Les engins dans le tunnel dégagent des gaz toxiques. Aussi, des produits chimiques sont utilisés, entraînant des problèmes d'allergie et des maladies respiratoires.» Selon les protestataires, «certains ouvriers parmi ceux qui sont ici ont déjà travaillé dans les autres tronçons ouverts aujourd'hui à la circulation. Ils souffrent de plusieurs maladies. Un de leurs anciens collègues en est décédé. C'est pour dire combien sont contraignantes les conditions de travail, alors que les responsables de l'entreprises persistent à ne pas nous accorder les rémunérations qui correspondent aux efforts et aux sacrifices consentis».Le bras de fer se poursuit et les travailleurs protestataires ne manifestent pas le moindre signe de céder à la pression et «à la torture morale» et, ce, malgré le fait qu'ils n'aient «trouvé aucun soutien auprès d'une quelconque partie. Nous avons envoyé des lettres au ministère du Travail, à l'inspection du travail et à l'Ugta mais nous n'avons rien reçu comme réponse», disent-ils.


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