Algérie - Revue de Presse

Les travailleurs du Grand Hôtel dans l'expectative



Les 46 travailleurs du Grand Hôtel d'Oran, cédé officiellement par le Conseil de participation de l'Etat (CPE) au profit d'un investisseur algérien au mois d'août 2007, attendent toujours de voir le bout du tunnel. Après cinq mois de cette cession, ils n'ont toujours pas touché les indemnités auxquelles ils ont droit dans le cadre de la procédure de départ volontaire dont ils ont bénéficié, conformément, disent-ils, à un accord collectif élaboré le 30 septembre 2006 entre la Fédération nationale du tourisme et commerce/UGTA et GESTOUR. L'accord stipule, dans son article n°2 alinéa C, qu'«en cas de cession d'une unité ou d'une entreprise dans sa globalité, une indemnité de départ volontaire doit être versée aux travailleurs qui en font la demande», ont-ils rappelé. Cette indemnité est calculée, selon nos interlocuteurs, sur la base de deux mois de salaire par année d'ancienneté. « On ne comprend pas pourquoi, après tout ce temps, on n'a toujours pas touché nos indemnités. On sait pourtant que le nouveau propriétaire a acquis l'hôtel pour la bagatelle de 51 milliards de centimes, dont une bonne partie a déjà été versée au CPE », affirment dépités les travailleurs. En plus, ajoutent-ils, « depuis que l'Entreprise de gestion du tourisme de l'Ouest (EGTO), qui est notre direction de tutelle, a quitté son siège d'Oran pour s'établir dans la wilaya de Bechar, on ne trouve plus d'interlocuteur ni d'intermédiaire pour faire valoir nos droits auprès du CPE ». « La situation dans laquelle on évolue reste floue. Il est fort probable que l'hôtel soit fermé très prochainement pour raison de travaux de restauration. On sera dès lors à la rue sans la moindre ressource », disent-ils. Le Grand Hôtel d'Oran, qui fait partie du patrimoine historique de la ville, a, pour rappel été cédé à un investisseur algérien le 9 août 2007 après plusieurs mois de négociations. Le nouveau propriétaire s'est engagé à investir pour la restauration de cet hôtel, construit entre 1890 et 1920. Un récent rapport du Contrôle technique des constructions (CTC) signale, en effet, que l'hôtel menace ruine et a besoin de grands travaux de confortement. En 2000, un expert venu d'Alger a estimé le coût de la restauration à pas moins de 25 milliards de centimes; même si, entre-temps, les prix des matériaux de construction ont considérablement évolué. Ceci sans oublier qu'une bâtisse de ce style nécessite le recours à des matériaux de construction spécifiques pour mener à bien les travaux de confortement des fondations et de ravalement des façades. Situé en plein centre d'Oran, le Grand Hôtel est un établissement de cinq étages, de catégorie 3 étoiles, avec 220 lits (88 chambres 8 suites), doté d'un restaurant et d'un bar. Avec une surface bâtie de 6.485 m² sur un terrain de 506 m². Durant ses années de gloire, il avait connu de nombreuses escales de célébrités, notamment le Général De Gaules ou le célèbre boxeur français Marcel Cerdan.


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