Algérie

Les travailleurs du filet social ne décolèrent pas



Rémunérés à 5 000 DA par mois, certains employés de ce dispositif d'aide à l'insertion sociale attendent leur régularisation depuis près de trois décennies.Les travailleurs du préemploi, exerçant dans le cadre du dispositif d'activité d'insertion sociale (DAIS), ont manifesté, hier, devant le siège de la wilaya. Les dizaines d'employés qui ont répondu à l'appel ont, à cette occasion, réitéré leur revendication essentielle, à savoir leur intégration définitive dans leur poste.
Pour les manifestants rencontrés sur place, il est inadmissible qu'en 2021 des travailleurs du secteur public continuent à percevoir la somme de 5 000 DA comme salaire mensuel.
"On nous a dit que le wali n'est pas là, alors nous avons demandé à voir le médiateur de la République pour voir où en est notre demande d'audience adressée au premier magistrat de la wilaya", a indiqué Saliha, une manifestante rencontrée sur place.
Pour notre interlocutrice, la situation devient de plus en plus pénible pour les travailleurs du DAIS, qui espèrent une régularisation. "On demande toujours la régularisation de notre situation professionnelle comme pour les autres contrats du préemploi", a-t-elle indiqué, tout en précisant qu'un décret de régularisation des travailleurs de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et du Programme d'insertion des diplômés (PID) existe, mais pas pour ceux du DAIS qui dépendent de l'action sociale. "On est marginalisé et condamné à rester le maillon faible du secteur de l'emploi", a-t-elle encore regretté.
Rencontrée sur place également, Nna Ouiza, la soixantaine passée, exerce dans une école primaire depuis plus de 27 ans, dans le cadre du DAIS. "J'ai été recrutée en 1995 dans le cadre du filet social et affectée dans une école par l'APC d'Ath Si Youcef. Seulement, à ce jour, je suis toujours coincée dans ce filet de l'emploi", a-t-elle ironisé. "Nous nous sommes sacrifiés pour le service public, qu'on nous donne nos droits", a affirmé Nna Ouiza.
C'est aussi le cas d'Akli, un autre jeune rencontré devant la wilaya, qui espère une régularisation de sa situation. "J'exerce à l'APC de Mechtras depuis 2012, où j'exerce comme agent polyvalent. À ce jour, j'attends toujours ma régularisation qui tardent à venir", a-t-il déploré, précisant qu'il a une famille à charge. À noter que cette catégorie de travailleurs du DAIS avait saisi à plusieurs reprise les services concernés, dont le ministère de la Solidarité, en vain.
En effet, leur calvaire perdure depuis des années. Pis encore, ils sont même menacés de radiation ou de retenue sur salaire, ont-ils affirmé, s'ils décident d'entamer un mouvement de grève qui pourra paralyser de nombreuses structures publiques de la wilaya.
À rappeler également qu'ils sont plus de 2 000 à Tizi Ouzou et plus de 24 000 sur le territoire national à travailler encore dans le cadre du filet social, DAIS.

K. TIGHILT


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