Algérie

Les travailleurs des impôts en grève dès demain



Le Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (Safi) réclame, entre autres, de faire sortir le secteur du giron de la Fonction publique et de meilleures conditions de travail."En décembre dernier, ils ont réussi à nous convaincre de faire marche arrière mais cette fois rien ni personne ne nous fera changer d'avis. La grève aura bel et bien lieu à partir de ce lundi et ce, pour trois jours sur tout le territoire national", a déclaré hier Hamid Bouallag, secrétaire général du Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (Safi) visiblement déterminé à aller jusqu'au bout.
En conférence de presse hier au siège de l'UNPF sis au 1er-Mai, à Alger, le syndicat est revenu, à l'occasion, sur les raisons qui l'ont amené à recourir à la protestation frontale tout en rappelant la plate -forme de revendications déjà présentée à la tutelle en décembre dernier.
"Nous devions entrer en grève déjà en décembre dernier mais notre tutelle avait fait la promesse de répondre favorablement à nos doléances. Il n'en est rien encore aujourd'hui et nous ne pouvons patienter davantage", a-t-il indiqué faisant remarquer que "la situation socioprofessionnelle est déplorable et ne supporte pas des tergiversations".
Le responsable en question expliquera point par point les revendications qui, selon lui, "sont pleinement justifiées" pour accomplir leurs missions. "Les recettes fiscales s'érigent en deuxième position en alimentation du budget de l'Etat après les revenus du pétrole. C'est dire à quel point notre travail est important et sensible mais personne ne semble accorder de l'importance à cela", a-t-il déploré dénonçant "des conditions de travail effroyables".
Aussi, le Safi place la "protection des employés des abus et pressions des organes externes de contrôle et des lobbys" en tête de liste des doléances en plus de l'exigence de "s'affranchir de la fonction publique".
M. Bouallag insiste sur le fait que "c'est illogique et surtout inadmissible de traiter des milliards et de toucher des miettes à plus forte raison que les salaires de certains fonctionnaires ne dépassent pas les 20 à 25 000 DA". Notre interlocuteur reste convaincu que "l'aspect financier doit être revu de façon urgente mais pas seulement". Il s'agit, selon lui, de l'"application immédiate de la loi organique et du système compensatoire en souffrance", de la "numérisation totale du secteur des impôts qui fait grandement défaut".
Il est question aussi de l'"extension de la qualité de police judiciaire à un maximum d'employés des impôts" et de l'"ouverture des centres d'impôts de proximité, sinon l'achèvement rapide des chantiers en souffrance", de "redorer le blason de l'école des impôts de Koléa et encadrer les jeunes compétences".
Hamid Bouallag veut, en somme, "concrétiser tout ce qui été recommandé par le Conseil des ministres tenu en novembre 2019 accompagné par une instruction ministérielle à l'attention du ministre des Finances pour la prise en charge et la relance du secteur des impôts".

Nabila SaIdoun


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