Algérie

Les travailleurs de la RCATUO exigent une commission d'enquête



«Le versement de nos arriérés de salaires s'est fait dans une telle opacité que plusieurs anomalies ont été relevées», ont tenu à affirmer unanimement plusieurs agents de la Régie communale autonome des transports urbains d'Oran (RCATUO). Les travailleurs expliquent cette défaillance en mettant à l'index le comptable de l'entreprise et le commissaire aux comptes désigné par la tutelle, à savoir l'APC, pour l'assainissement de la situation salariale des 91 agents. «Comment peut-on concevoir le versement des salaires sur la base d'un calcul d'indemnités fait à la hâte et ne reflétant nullement le mode de calcul réel ? Sinon, était-il possible que 400 millions de centimes restent encore en souffrance dans le compte bancaire ouvert seulement pour cette opération?», s'est exclamé un membre de la section syndicale. Devant cette confusion totale, les travailleurs de la régie communale exigent une commission d'enquête qui planchera non seulement sur l'opération de régularisation des salaires, mais également sur la gestion du passif de l'entreprise. A ce sujet, les agents se demandent où sont passées les recettes générées suite à la transformation du dépôt en parking payant et qui a fonctionné durant des années. Aujourd'hui, la situation est tellement critique que même Sonelgaz a procédé, pour cumul de créances, à la coupure de l'énergie électrique. Du coup, ce sont les agents de sécurité, toujours en poste, qui endurent et qui doivent assurer la sécurité des lieux dans le noir. «Imaginez que les trois agents doivent faire leur ronde à l'aide de bougies», a expliqué l'un d'eux. Par ailleurs et «vu le flou total qui règne sur la décision prise par les autorités locales à propos de l'activité de la régie», selon les termes des travailleurs qui ne savent plus ou donner de la tête, car si l'on se réfère à la directive prise à l'issue d'une réunion initiée par la wilaya, le gel de l'activité a pris effet à compter du 31 janvier 2007. En termes plus clairs, et même si la décision de dissolution n'a pas été officiellement prononcée, pour le personnel, il appartenait à la tutelle de le faire en les libérant. Seulement, cette démarche n'a pas eu lieu et le collectif des travailleurs s'est senti lâché et livré à lui-même. D'ailleurs, c'est grâce aux différentes actions, parfois de force, organisées par les travailleurs que les arriérés de salaires ont été débloqués. Pour rappel, plusieurs sit-in ont été tenus devant l'hôtel de ville, la wilaya et enfin le siège de la CNAS pour arracher la main levée leur permettant de percevoir leurs 14 mois de salaires. Reste maintenant, et les agents rencontrés sont déterminés à user de tous les recours possibles, la question des 11 mois restants, c'est-à-dire de février à décembre 2007. Pour le moment, les travailleurs rencontrés préfèrent temporiser et voir venir, en attendant que la nouvelle équipe communale s'installe pour prendre sa responsabilité en tant que tutelle. «Elle est la seule à pouvoir trancher sur cette question et fermer définitivement le dossier de la régie qui a tant duré», devait conclure un travailleur.


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