Il y a environ 200 décès par an dans les chantiers de l'Habitat à cause du non-respect des normes d'hygiène et de sécurité .
Le secteur de l'Habitat et de l'Urbanisme est en ébullition. Lors d'un regroupement des cadres syndicaux, organisé jeudi dernier par la Fédération nationale des travailleurs du secteur, la colère était vraiment perceptible. Après un constat peu reluisant de la situation du secteur dressé par le président de la FNTHU, Slimane Zitouni, les cadres syndicaux étaient unanimes à décider d'un préavis de grève pour le 27 décembre. «Les voies du dialogue sont totalement bouchées. De nombreux problèmes restent non résolus et les travailleurs n'en peuvent plus. La patience a des limites», a déclaré M. Zitouni, pour lequel «cette journée de protestation nationale» prévue pour le 27 du mois courant se veut ainsi une «alerte» pour le premier responsable du secteur afin qu'il réagisse et agisse «pour le bien de ce secteur névralgique» pour le pays.
Selon lui, le secteur patauge dans de «nombreux problèmes» qui ne peuvent être résolus que par le dialogue. Un dialogue qui ne vient pas ! Le président de la FNTHU s'est attardé dans son intervention sur les conditions de travail dans les innombrables chantiers à travers le pays, attestant que les «mesures d'hygiène et de sécurité ne sont aucunement respectées». D'après lui, de nombreux travailleurs s'acquittent de leurs tâches quotidiennes au péril de leur vie. Et pourtant, a-t-il assuré, la réglementation existe et chaque entreprise doit élaborer un plan d'hygiène et sécurité et le mettre en 'uvre sur le terrain. Il cite en effet ce fameux décret exécutif du 8 janvier 2005 relatif aux commissions paritaires et aux préposés à l'hygiène et sécurité.
Mais le constat établi par la FNTHU est accablant. Ce décret n'a pas été suivi d'effet. «Vous savez, assurer la sécurité des employés est de la responsabilité de l'employeur. Ce non-respect de la législation coûte en vies humaines. Chaque année, nous enregistrons environ 200 décès dans les chantiers. Les accidents non mortels sont encore plus nombreux», a-t-il relevé. Pour les travailleurs, l'hygiène et la sécurité dans le lieu de travail sont une question centrale à laquelle les pouvoirs publics doivent répondre rapidement. Aussi, le secteur vit au rythme de licenciements abusifs. M. Zitouni a fait état de 16 licenciements au niveau des OPGI au cours des derniers mois. «Ces cas d'injustice flagrante doivent être réglés rapidement», martèle-t-il.
A cela s'ajoutent la précarité de l'emploi, le recours abusif aux contrats à durée déterminée et la disparité salariale que Slimane Zitouni juge «inacceptable» et «contraire au code du travail». «En dépit de l'existence d'une convention collective, certains organismes relevant du secteur de l'Habitat, comme des bureaux d'études et des laboratoires, continuent à sous-payer leurs employés. Ainsi, on trouve des ingénieurs dans certains organismes avec des salaires mensuels inférieurs à celui d'une femme de ménage ou à celui d'un chauffeur. Cela les pousse à déserter ces organismes et à choisir des boîtes privées, créant ainsi un manque d'encadrement», nous assure un cadre syndical présent à ce regroupement. Le président de la FNTHU souhaite que «le dialogue soit rétabli» pour une prise en charge de tous ces problèmes.
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Posté Le : 15/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mokrane Ait Ouarabi
Source : www.elwatan.com