Algérie

Les travailleurs de l'ex-Cotitex ont marché hier



25 de leurs camarades seront entendus par le procureur ce jeudi 5 mai.Le conflit qui couve depuis plusieurs mois au niveau de l'usine de textile de Draâ Ben Khedda, ex-Cotitex s'enlise d'avantage chaque jour qui passe. Hier, ce sont les travailleurs qui ont marché dans la ville ex-Mirabeau pour exprimer leur colère face à leur syndicat. Avec des slogans tels que «Syndicat dégage!», ils ont occupé l'avenue principale qui longe leur usine dénommée actuellement Eatit pour réclamer l'extinction de toutes les poursuites judiciaires qui pèsent sur leurs collègues. En fait, l'action d'hier à laquelle a pris part une grande partie des 650 ouvriers intervenait deux jours avant l'audition attendue de leurs 25 camarades par le procureur de la République. Cette audition attendue après-demain jeudi, a été décidée après le report d'une première citation à comparaître lancée début avril. Les 25 travailleurs concernés répondront devant le procureur pour une plainte déposée par le directeur de l'entreprise qui reproche à ces derniers des appels injustifiés et illégaux à la grève. En fait, derrière ce conflit se cache la raison principale qui est, selon les travailleurs, la gestion des oeuvres sociales de l'entreprise. Les représentants des travailleurs comptaient lancer une action en justice contre les responsables de ce volet. Pour faire baisser la colère des travailleurs grévistes, la direction générale de l'Eatit a pris la décision de suspension et de gel des comptes des oeuvres sociales de l'entreprise. Une décision accompagnée de l'envoi d'une commission d'enquête sur la gestion de ce volet et d'autres accusations portées par les travailleurs. Mais, il semblerait que les travailleurs ne sont pas convaincus de son travail. Preuve en est mardi dernier une marche a été organisée par ces derniers qui ont sillonné les principales avenues de la ville pour faire sortir le conflit. C'est en quelque sorte, une façon de rendre public le conflit et le porter à la connaissance de l'opinion publique. Jusqu'à hier donc, les travailleurs attendaient les résultats du travail de la commission dépêchée par la direction générale. Une attente qui s'accompagne d'un vent de colère dirigé essentiellement contre le directeur qui a déposé plainte. Aussi, après la marche d'hier, et la grève qui paralyse les ateliers depuis le 5 avril, les travailleurs prévoient d'autres actions comme un sit-in devant le tribunal ce jeudi 5 mai alors que les travailleurs seront entendus par le procureur. Par ailleurs, rappelons que cet ancien complexe industriel parmi les plus grands d'Afrique, dans les années 1970, a été réduit à un simple atelier dont la direction se trouve dans la capitale. Après avoir fait travailler des dizaines de milliers de travailleurs et fait vivre de centaines de milliers de familles, l'Eatit, Ex-Cotitex, ne fonctionne qu'avec 650 ouvriers. Sa principale mission actuelle est de fabriquer du tissu qui sert à la fabrication des tenues destinées à l'Armée nationale populaire. Sans cette mission, l'usine mettrait sans nul doute la clé sous le paillasson.


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