Algérie

Les travailleurs de l'Etusa maintiennent la grève Malgré les garanties sur l'application de la convention collective et des mesures décidées, mardi dernier


Les travailleurs de l'Etusa maintiennent la grève                                    Malgré les garanties sur l'application de la convention collective et des mesures décidées, mardi dernier
Photo : S Zoheir
Par Samir Azzoug
Le transport urbain d'Alger a connu, hier, un autre jour de forte perturbation et le mouvement de grève va vers le maintien. Malgré l'annonce faite la veille, mardi dernier, par Yacine Krim, directeur général de l'Entreprise de transport urbain et suburbain (Etusa), de la reprise du travail, les grévistes n'ont pas suivi. «Il a été décidé après une réunion entre l'Union de wilaya d'Alger (Ugta) et de la fédération des transports (Ugta) de satisfaire les revendications des travailleurs protestataires et d'activer tous les articles de la convention collective de 1997» avait déclaré, mardi dernier, le responsable. «La réunion d'hier (mardi ndlr) a rassemblé l'Ugta et le directeur de l'Etusa. Cela n'engage qu'eux. Nous, nous attendons du concret», explique un protestataire qui a requis l'anonymat. Cadre transféré de l'Etusa vers la Setram (la société d'exploitation des tramways d'Algérie), ce gréviste se lance dans un long réquisitoire contre le syndicat qui les représente. «Je n'ai pas compris pourquoi dans ce pays, on n'associe pas le travailleur de base aux négociations. Ce dernier est considéré comme un mineur. La direction préfère discuter avec nos tuteurs, des syndicats qui n'ont rien fait pour nous», dénonce-t-il en faisant remarquer que la convention collective a été signée en 1997. «15 ans après, elle n'est toujours pas respectée. Il y a le problème des travailleurs compressés qui n'est toujours pas résolu. Que faisaient ces syndicat !», s'étonne-t-il.
Dans les faits, le protestataire affirme que les décisions émanant de la réunion de mardi entre la direction de l'Etusa et ses partenaires sociaux de la centrale syndicale font référence à la convention collective de 1997 même pour les travailleurs transférés à la Setram. «On demande simplement que la loi soit respectée. L'article 11 de la convention précise que le travailleur ne signe le contrat de travail qu'une seule fois. Pourquoi dois-je en signer un autre avec la Setram et perdre les cotisations d'une vingtaine d'années à l'Etusa pour le complément de retraite ' En plus, après plus de 20 ans de service, on nous impose une période d'essai dans la nouvelle entreprise, c'est illogique !» poursuit l'interlocuteur. Il demande que le droit des travailleurs soit respecté et que ces derniers aient le choix de travailler pour la Setram ou pas. «Est-il normal qu'un travailleur, surtout avec un contrat de travail indéterminé après des années de travail, soit envoyé sans consultation dans une autre entreprise '» interroge-t-il.Pour conclure, ce dernier affirme continuer la grève jusqu'à ce que des garanties soient données par la tutelle. «Nous ne demandons que le respect de la légalité. On est en grève et attendons qu'un dialogue sérieux soit engagé avec l'entreprise.» Les transports urbains d'Alger ont connu une forte perturbation depuis
lundi. Le pic de la grève des travailleurs de l'Etusa et de la Setram a été atteint mardi où plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant le bâtiment de l'Ugta. Selon notre interlocuteur, les grévistes étaient réunis hier une partie devant l'Ugta et une autre devant le siège de la Setram. Hier, en début d'après midi, des grévistes qui étaient rassemblés devant le siège de l'Ugta ont affirmé reprendre le travail après avoir reçu des garanties sur l'application de la convention collective et des mesures décidées lors de la réunion de mardi ainsi que de la suspension du secrétaire général du syndicat d'entreprise.Toutefois, le porte-parole du mouvement des travailleurs et membre de la section syndicale de l'entreprise affiliée à l'Ugta, Djamel Aït Medjane, a affirmé à l'APS que «le mouvement des travailleurs se poursuivra jusqu'à ce que le Directeur général nous signe un document certifiant l'application de la convention collective signée et adoptée en 1997». Selon le syndicaliste, «outrés par les allégations mensongères du DG de l'Etusa, qui n'engagent que lui, les quelques travailleurs qui assuraient le service minimum nous ont rejoint pour exiger l'adoption de la plateforme de revendications remise à la Fédération nationale des transporteurs (FNT)».
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