Algérie

Les travailleurs de l'ANRH en grève



Les travailleurs de l'Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH) observent depuis hier une grève de deux jours pour protester contre leurs mauvaises conditions de travail. Les employés de l'ANRH se sont rassemblés au niveau de la direction générale à Alger et des directions régionales à Saïda, Blida, Oran et Constantine.Les grévistes revendiquent la reconsidération de l'agence, l'exercice de leurs fonctions dans de meilleures conditions et la reconsidération de leur statut.
Ils sont au chômage technique depuis plusieurs années suite au lancement par le ministère des Ressources en eau de l'Agence de gestion interne des ressources en eau (Agire) qui a les mêmes prérogatives que l'ANRH.
Les protestataires dénoncent le manque de projets à étudier et de marchés qui sont pour la plupart confiés soit aux bureaux d'études privés soit à l'Agire. Ils se plaignent également de l'absence de formation et de stage de recyclage, ce qui les pénalise et les empêche d'avancer.
Ils craignent ainsi pour l'avenir de leurs entreprises étant donné que leurs connaissances ne sont pas mises à jour et que la concurrence prend de plus en plus d'ampleur. «Notre agence était de renommée internationale et nous partions souvent en mission à l'intérieur du pays ou à l'étranger pour travailler sur le terrain, chose qui ne se fait plus aujourd'hui», nous ont dit les syndicalistes de l'ANRH.
Les travailleurs demandent également une égalité dans l'attribution de prime et d'indemnité pour tous les corps, corps commun, technique et contractuel. «Les corps communs ont bénéficié uniquement de 25% d'indemnité alors que les autres ont obtenu 50%», dénoncent-ils.
Les perspectives d'évolution ainsi que l'abord d'un plan de carrière ne sont pas à l'ordre du jour dans cette entreprise étatique qui est sous la tutelle du ministère de l'Hydraulique. «Nous n'avons aucun quota concernant les examens professionnels et les promotions au choix, la décision se prend arbitrairement par la seule volonté des responsables qui veulent ou non promouvoir un employé», déclarent les protestataires.
Inexistence d'avantages sociaux
Les travailleurs de l'ANRH déplorent également la déficience en matière d'avantages sociaux. Ces derniers n'ont pas bénéficié de logements sociaux même après 25 ans de cotisation, n'ont pas de prime de panier, ni de transport, ni de prime de risques. Les techniciens de labo qui manipulent des produits toxiques ne sont pas indemnisés et ne reçoivent aucune prime liée aux dangers des solutions utilisées en labo.
Les cadres quant à eux n'ont pas obtenu jusqu'à présent les primes de documentation ni celles liées à la nuisance. Pour ce qui est du logement social, les employés de l'ANRH ont créé une coopérative immobilière en décembre 2010 et ils déplorent le manque de suivi.
L'UGTA de son côté, et par l'intermédiaire de son secrétaire général, a adressé une lettre au ministre des Ressources en eau à propos de la situation de ces travailleurs et attendent une amélioration de ces conditions. S'agissant de l'âge de départ à la retraite,
ils accusent les responsables de l'avoir prolongé jusqu'à 65 ans, pour qu'il n'y ait pas création de nouveaux emplois et promotion à des échelons supérieurs des travailleurs. «Nous étions 380 employés en 2008 et nous ne sommes que 245 aujourd'hui, nous craignons que l'entreprise mette la clé sous le paillasson en raison de la démission de plusieurs employés et du non-recrutement», soutiennent-ils.
Les employés de l'ANRH ne comprennent pas également pourquoi leur entreprise fonctionne sans directeur d'administration depuis plus de deux ans, et le manque flagrant de moyens matériels : électricité, transport du personnel, cantine, etc.
Il y a deux mois, les travailleurs ont organisé une réunion avec leurs représentants, les syndicalistes et leur DG et ne comprennent pas pourquoi à ce jour le procès-verbal de la réunion, qui stipulait une réunion périodique des employés et des responsables et la levée des sanctions contre les travailleurs, n'a pas été pris en compte et même pas affiché dans l'enceinte de leur siège.
Enfin, les contestataires demandent l'ouverture d'une enquête, la réhabilitation de leurs droits et l'organisation d'une audience avec le ministre des Ressources en eau. Ils menacent de faire perdurer le mouvement de grève et de recourir à une grève de la faim si leur plateforme de revendications n'est pas prise en considération.


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