Algérie

Les travailleurs de Districh et Enaditex dans le flou


La situation des travailleurs des deux entreprises nationales Enaditex et Districh, dont la cessation d'activités devait intervenir le 1er janvier en cours, demeure encore floue, du moins au niveau des directions régionales de l'Est. En ce qui concerne la première entreprise, Enaditex, les travailleurs de la direction régionale Est, qui compte 13 points de vente et des dépôts dans trois wilayas et 80 employés, sont dans l'attente de la date du 28 janvier, où devront se réunir leurs représentants syndicaux avec les responsables du groupe Textile Manufacturing Company (Texmaco). Et c'est à l'issue de cette rencontre que devraient être connues les dispositions prises quant à la fermeture des unités et au devenir des travailleurs. Pour le moment, les points de vente sont ouverts et activent normalement, mais on sent nettement chez les travailleurs la fébrilité et l'angoisse de l'attente. Pour les 92 travailleurs de l'unité Districh de l'Est, qui se trouvent dans la même situation que leurs collègues de l'Enaditex, le processus de cessation d'activité vient de connaître un coup d'accélérateur avec la note adressée le 19 janvier par la direction régionale Est aux responsables des magasins de vente directe, leur demandant d'appliquer, à compter de cette date, une réduction de 40% sur le prix de chaque article vendu « pour permettre d'augmenter les recettes des magasins », selon les termes de la note. Cette décision a provoqué la stupeur et l'effroi parmi les travailleurs et les gérants des magasins, qui y ont vu un moyen détourné d'accélérer la liquidation de l'entreprise par le bradage des stocks de produits finis. Rencontrés au grand magasin de la rue Bouderbala (ex-Petit), les gestionnaires de magasins et les travailleurs, qui avaient reçu la visite de leurs collègues de l'Enaditex, nous ont affirmé avoir adressé des pétitions, par le biais d'un huissier de justice, à la SGP, au Groupe et à la DG « pour les informer de notre intention de ne pas quitter les magasins qui constituent notre seul gagne-pain, en demandant la cession de ces locaux à leurs travailleurs conformément aux lois de la République. Mais à ce jour, nous n'avons pas obtenu de réponse». Selon M. Reghada, secrétaire général de la section syndicale, «cette mesure de bradage des stocks sera suivie par la libération, par petits groupes, des travailleurs », opération qui débutera, selon lui, dès la fin de ce mois de janvier. Aussi, une fois que les locaux seront vides, ils seront fermés pour faciliter leur vente. Solidaires, les travailleurs et la section syndicale s'opposent à cette formule et affirment s'en tenir aux accords conclus par les représentants des travailleurs des trois régions du pays avec la direction générale le 8 décembre de l'année passée, ainsi qu'à leur plate-forme de revendications demandant la cession des locaux au profit des travailleurs, comme le stipule la loi, le refus du départ volontaire, sinon le relèvement de la prime de départ à 3 millions de dinars pour chaque postulant. Enfin, ils ont réitéré leur demande de constitution d'une commission d'enquête sur l'argent et le patrimoine des oeuvres sociales de l'entreprise. Interrogé, Reghada Abdelkrim a déclaré que «pour le moment, il n'y a aucun document officiel qui porte sur la fermeture de l'entreprise. On ne parle que de cessation d'activité. C'est pourquoi la situation que nous vivons aujourd'hui est des plus floue. Si le syndicat d'entreprise, de connivence avec les organismes de tutelle, paraît être engagé dans le processus de liquidation en signant un protocole d'accord avec le groupe et la DG, dont nous n'avons pas été informés du contenu, nous, en tant que représentants syndicaux de base, nous sommes entièrement solidaires avec les travailleurs et autant qu'eux consternés par cette décision de bradage des stocks par l'application d'un rabais de 4O% sur les produits, alors que ces derniers, très prisés par la clientèle, se vendent bien à leur prix normal. Nous nous opposons également au projet de libération des travailleurs par petits groupes et exigeons une décision officielle de fermeture ».
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