Algérie

Les travailleurs algériens divisés



L'Union générale des travailleurs algériens a organisé hier un sit-in à l'intérieur de la Centrale syndicale. Le mouvement a réuni une centaine de personnes qui ont répondu à l'appel du président de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Said pour soutenir la candidature du président-candidat Abdelaziz Bouteflika.En même temps, un autre rassemblement de contestation mené par des travailleurs détachés de l'Ugta s'est formé à l'extérieur du siège, appelant à revoir le système de la gouvernance interne dudit syndicat. Les travailleurs-syndicalistes soutenant le 5e mandat ont commencé à affluer en bon nombre à l'intérieure de l'enceinte de l'Ugta, tôt le matin. Le rassemblement s'est déroulé dans le calme sans couverture médiatique et même encadrement policier, mis à part une présence habituelle des forces de l'ordre. A quelques mètres de ce sit-in, un autre rassemblement plus ou moins mouvementé est observé dans une ruelle, en face du siège de l'Ugta.
Ce mouvement est organisé au même moment que le sit-in de l'Ugta. Tous venus pour dénoncer les conditions socio-professionnelles des travailleurs algériens et appelant à revoir le règlement et le système internes de cette centrale syndicale dont l'objectif majeur est de protéger le et défendre les droits des travailleurs algériens. Révoltés par leur situation de précarité, certains travailleurs n'ont pas manqué à l'appel lancé via les réseaux sociaux par un mouvement de travailleurs détachés de l'Ugta pour protester devant le siège de l'Ugta et revendiquer leur droit sans céder aux pressions. «Nous sommes soumis aux pressions du syndicats qui ne nous défend plus convenablement», estime un travailleur victime d'un licenciement abusif de la part de son employeur.
En colère il se dit «déçu et outré par les positions prises dernièrement par le syndicat général des travailleurs». Un autre fonctionnaire dans la même situation s'insurge contre le manque d'initiatives et d'engagements de la part du président du syndicat Sidi Said pour protéger les salariés, estimant à cet effet que «l'Ugta s'est éloignée de ses objectifs primaires», faisant allusion à la position politique du syndicat qui apporte son soutien au président candidat Abdelaziz Bouteflika qui brigue un cinquième mandat. Bien que le mouvement des travailleurs contestataires soit mitigé comparé à celui des pro-Bouteflika mené à l'intérieur, la police a, quand même, tenté de disperser les participants. Un encadrement proportionnel pour éviter un éventuel débordement étant donné que le mouvement s'est tenu à proximité de plusieurs structures éducatives.
Sans attendre, le mouvement s'est dispersé et a promis de se réunir prochainement. Sans avancer la date ni le lieu. «Nous allons fixer la date ultérieurement et l'annonce sera diffusée sur les réseaux sociaux», a indiqué, Salim Taiba, un ancien syndicaliste de l'Ugta et qui est à la tête de ce mouvement de protestation. «Victime des pressions socio-professionnelles, le travailleur algérien a du mal à se positionner et cède aux pressions de l'Ugta», a-t-il ajouté expliquant par ailleurs que «tous les travailleurs doivent se concerter pour atteindre leurs objectifs, à savoir préserver leur dignité». A peine 11h00, les deux rassemblements se sont achevés dans le calme et sur la promesse de relancer ultérieurement chacun de son côté le mouvement pour soutenir sa cause.


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