La célébration de la journée internationale des Travailleurs intervient, cette année, dans le pays dans un contexte bien singulier puisque empreint d'un mouvement populaire sans précédent, balayant tout sur son passage.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un sursaut citoyen qui a étonné plus d'un par son pacifisme, son organisation et par bien d'autres aspects qui ont forcé l'admiration localement mais surtout aux quatre coins du monde. Des facettes qui sont, pourtant, loin de venir du néant tant bien de luttes, certes violemment réprimées avec leurs corollaires, arrestations, intimidations et pressions multiples, ont eu lieu durant notamment les dernières vingt années du règne de l'ex-Président Abdelaziz Bouteflika. Des luttes notamment celles menées par les syndicats autonomes et celles menées également par d'autres acteurs politiques et associatifs qui ont réussi à «maintenir la flamme» et qui, dans une «synergie insoupçonnée ont fait qu'il y a eu le fameux 22 février», affirme Ouamer Saoudi.
Et comme on ne peut parler du monde du travail sans évoquer l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le secrétaire national à l'économie au RCD et qui fut un ancien syndicaliste n'hésite pas à accuser la centrale syndicale d'avoir «complètement brisé les luttes syndicales» et d'avoir «disqualifié les syndicalistes». Même s'il avoue qu'il y a des syndicalistes qui veulent remettre l'UGTA sur ses rails originels, ceux que lui ont imprimés ses créateurs, à leur tête feu Aïssat Idir, notre interlocuteur exprime sa crainte de voir d'autres «se réapproprier seulement l'appareil».
Une appréhension que ne fait pas sienne Youssef Taâzibt qui dit saluer le mouvement de réapparition de l'UGTA des mains des bureaucrates pour qu'elle soit au service exclusif des travailleurs». L'ex-député et cadre dirigeant du PT tient à relever, comme Saoudi, que ce sont les millions de travailleurs et leurs familles qui ont été les acteurs majeurs de ce qu'il appelle le «processus révolutionnaire» en cours dans le pays, du fait qu'ils étaient «écrasés par les diverses politiques du système, de la prédation et de la guerre sociale. Un système par ailleurs oppresseur dont ils veulent en finir».
Aussi, n'assiste-t-on pas depuis quelque temps à la synergie des efforts des uns et des autres parmi les acteurs syndicaux. Avec, notamment, la mise sur pied de conglomérats corporatistes, voire interprofessionnels, à l'image de la Confédération des syndicats algériens qui regroupe douze entités syndicales brassant plusieurs secteurs d'activités dont l'éducation, la santé, la formation et l'enseignement professionnels, l'enseignement supérieur,? Tout ce beau monde, aux côtés d'autres acteurs syndicaux comme le Snapap qui se sont, dès le départ, activement impliqués dans le mouvement populaire en cours, multipliant sit-in, rassemblements et autres grèves et marches. Avec comme buts, la construction d'un nouvel Etat», «le rejet des symboles du système».
Par ailleurs, cinq syndicats du secteur de la santé projettent de se regrouper prochainement dans le cadre d'une «Fédération autonome» pour la défense des revendications socioprofessionnelles de tous les personnels de la santé et la contribution efficace à l'amélioration de la situation du secteur, confronté à de nombreuses insuffisances. Il s'agit des syndicats autonomes des spécialistes universitaires, des enseignants hospitalo-universitaires, des médecins généralistes et des paramédicaux.
Et la sphère syndicale du pays se consolidera incessamment par de nouveaux syndicats de travailleurs. 13 syndicats sont, en effet, au stade d'actualisation de leurs dossiers.
M. K.
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Posté Le : 02/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Kebci
Source : www.lesoirdalgerie.com