Algérie

Les transporteuses d'eau d'Assi Youcef



À chaque été, la commune d’Assi Youcef, au sud de Tizi Ouzou, renoue avec le spectre de la soif qu’elle n’arrive pas à conjurer malgré sa proximité du mont du Djurdjura, pourtant considéré, dans l’imaginaire collectif, comme un château d’eau naturel généreusement alimenté par la fonte des neiges. Cette commune rurale de près de vingt mille habitants n’est actuellement alimentée que par des bornes-fontaines essaimant les ruelles de la localité et des villages environnants, dont les pâtés de maisons sont desservis selon un système de rotation afin de pallier les aléas de l’alimentation gravitationnelle qui fait que les foyers situés dans le plat sont plus arrosés que ceux juchés sur des collines. L’insuffisance de la ressource hydrique, la seule, procurée par le captage de la source de Tabburt Laanser, jaillissant des entrailles du Djurdjura, ne permet pas de prolonger le réseau principal d’alimentation en eau potable existant par des branchements individuels des foyers.
Aussi, à chaque période d’étiage, les comités de village mettent-ils en place un système de distribution parcimonieuse de ce produit vital.
L'objectif est de gérer équitablement les pénuries, en instituant un règlement interdisant les piquages pirates, l’arrosage des jardins et le lavage des voitures, en vue d'assurer l’eau pour tous et veiller à la cohésion de la communauté, souvent mise à mal par des conflits autour de la répartition du précieux liquide.      


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