La décision du ministère des Transports relative à la réouverture du
secteur à l'investissement et l'attribution de nouvelles lignes aux
transporteurs ne cesse de susciter le mécontentement parmi des syndicats du
secteur. Hier, encore des voix se sont élevées pour remettre en cause cette
décision, arguant de sa contradiction avec les lois en vigueur.
Les porte-parole de l'Union
nationale des transporteurs (UNAT) et l'Organisation nationale des
transporteurs (ONTA) ont contesté, hier, l'application de la circulaire du
ministre des Transports, Amar Tou, lors d'une conférence de presse tenue au
siège du syndicat des transporteurs, à la gare routière de Caroubier. Pour les
syndicalistes, la circulaire du 10 janvier 2009 dont l'application a débuté
officiellement le mois de juin dernier, ne peut permettre de développer le
transport. Les conférenciers ont estimé que bien au contraire l'application de
cette circulaire ne fera que compliquer la situation, qui est déjà très
complexe. Les deux syndicats ont affirmé qu'ils ne sont pas contre l'ouverture
de nouvelles lignes, «mais contre l'injection sans études de nouveaux véhicules
sur des lignes qui sont déjà saturées». Abdnoun Rabah, membre exécutif à
l'UNAT, a cité l'exemple de la wilaya d'Alger. «La capitale ne souffre pas d'un
déficit en matière de parc roulant. Elle compte 5.000 bus, plus le transport
ferroviaire et avec la mise en exploitation prochaine du métro et du tramway,
Alger ne connaîtra pas un manque en matière de transport», a-t-il mentionné en
ajoutant que «le problème de transport à Alger est dû au manque d'organisation,
manque de plans de circulation actualisés...». Autrement dit, l'ouverture de
lignes supplémentaires à Alger risque d'envenimer la situation en créant plus
d'embouteillage et d'anarchie, soutient-on.
Pour Hocine Bouraba, président de
l'ONTA, le problème ne réside pas seulement dans l'application de cette note.
«Le transport est une activité réglementaire qui doit obéir à des lois et à des
plans», dira-t-il. Le conférencier a indiqué que l'application de cette
circulaire doit répondre aux exigences d'un plan de transport actualisé.
Bouraba précise que ladite circulaire est appliquée en dehors des textes
régissant le transport. «Les lignes renforcées jusqu'à présent n'enregistrent
aucun déficit du parc, ni d'après le plan de transport, ni d'après les besoins
qu'émettent parfois les collectivités locales et territoriales».
Enfin, les deux syndicats ont
envoyé le 1er octobre dernier une requête au ministre des Transports avec une
série de revendications. Les syndicalistes ont demandé la tenue d'une rencontre
avec le ministre pour réexaminer cette toute dernière circulaire «portant sur
l'ouverture de nouvelles lignes de transport».
Par ailleurs, les petits
transporteurs privés, qui ne bénéficient d'aucun appui de l'Etat, ont peur
d'être «avalés» par les nouveaux grands investisseurs. «On a été sollicités par
les pouvoirs publics pour travailler dans le risque, durant la décennie noire,
on n'accepte pas qu'on soit marginalisés aujourd'hui».
Les représentants des
transporteurs ont ouvert une parenthèse concernant les accidents de la route,
en précisant que selon les statistiques officielles de 2008, les bus sont
responsables de 3% des accidents de circulation alors que les véhicules
touristiques en sont responsables à 76% et les poids lourds à 14%. Les deux
syndicats ont affirmé qu'ils ont mené au niveau de la gare routière de
Caroubier des campagnes de sensibilisation. Il ont affirmé que des affiches
sont en préparation, rappelant les chauffeurs de bus à leurs responsabilités.
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Posté Le : 12/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com