Les transporteurs privés appelés à améliorer leurs services Au risque de disparaître avec l'arrivée du métro et du tram

Six mois après avoir découvert le tramway reliant sur sept kilomètres Bordj El Kiffan à Bab Ezzouar, les Algérois, après vingt-neuf ans d'attente, ont eu enfin hier le plaisir d'utiliser le métro entre la Grande-Poste et la rue des Fusillés. Gain de temps, rapidité, confort et sécurité sont assurés par ces deux nouveaux moyens de transport. Un premier bilan montre d'ailleurs l'engouement des Algérois pour le tramway puisqu'ils sont 20 000 à l'utiliser quotidiennement. Une fois les travaux achevés vers la fin de l'année en cours, l'on s'attend à ce que cet engouement augmente. Et ce, d'autant que l'axe qui sera ouvert prochainement, à savoir la rue des Fusillés - Tripoli - Bordj El Kiffan, est fortement fréquenté. Les besoins en transport urbain se font de plus sentir sur cette liaison que se partagent actuellement l'Etablissement des transports urbains et suburbains (Etusa) et les transporteurs privés. De même sur d'autres axes reliant le centre d'Alger aux banlieues est et ouest. Des axes sur lesquels les transporteurs privés font la loi, faut-il le noter. Dépassements dangereux, bus vétustes ayant plus de vingt ans d'âge pour la plupart, chauffeurs non qualifiés, absence d'hygiène à l'intérieur de ces bus et bien d'autres défaillances parfois fatales caractérisent ce moyen de transport devenu à la mode depuis l'ouverture du secteur privé. Des autorisations de circulation avaient été délivrées à Alger pour des transporteurs qui ont fait dans le bricolage à part quelques exceptions mettant la vie des passagers en danger. L'anarchie et la désorganisation ont fini par s'y installer à bord rendant le quotidien des usagers des plus difficilesAvec le lancement du tramway et du métro, des changements et des améliorations s'imposent. Au risque de disparaître, les transporteurs privés sont appelés à améliorer leurs prestations en jouant sur le renouvellement du parc et sur la qualification des chauffeurs et des «pseudo-receveurs». Un tri est également à effectuer par les autorités concernées pour laisser la place aux professionnels. Il s'agit aussi de mettre en place les mécanismes efficaces de régulation pour une meilleure organisation dans un secteur où le bus est désormais concurrencé par le tram et le métro sur certaines lignes. Certes, ce moyen de transport garde toujours sa place mais les transporteurs privés n'ont pas d'autre choix que de s'adapter à la modernité, sinon'
S. I.