Les transporteurs
privés de la wilaya de Constantine menacent de recourir à la grève si les
autorités concernées ne prennent pas en considération leurs revendications.
Au cours d'une
conférence de presse animée hier par les membres du bureau de wilaya de l'Union
nationale algérienne des transporteurs (UNAT), cinq points principaux ont
essentiellement été cités.
Il s'agit du manque de stations, la demande
d'augmentation du prix du ticket, l'arrêt de délivrance de nouvelles licences,
l'ouverture des portes de dialogue avec la direction des transports et enfin la
nouvelle réglementation du code de la route.
«Nous allons rédiger une plate-forme de
revendications que nous allons adresser au directeur des transports ainsi
qu'aux secteurs concernés. Et si nous ne recevons aucune réponse dans les
délais légaux, nous aviserons. Mais, je ne vous cache pas que des
perturbations, voire même des dérapages sont à craindre dans les jours à venir,
car l'ensemble des transporteurs privés appellent à la grève», a déclaré M.
Bousmid Moussa, président du bureau de l'UNAT. Ce responsable dira que son
syndicat «est arrivé à convaincre les transporteurs de la ligne
Khemisti-Zouaghi, en grève depuis plus d'un mois, de reprendre le travail alors
que leur problème reste posé, à savoir le manque de places dans la station de
cette ligne saturée».
Ce manque de stations a fait l'objet d'une
vive discussion entre les membres du bureau qui ont décidé de saisir l'APC à ce
sujet. «Il nous semble que les 700 véhicules qui opèrent au niveau du chef-lieu
de wilaya paient des impôts pour rien», nous explique un transporteur. De son
côté, M. Bousmid révéla que le parc de transport urbain et semi-urbain de la
wilaya compte aujourd'hui environ 1500 véhicules. La demande d'augmentation du
prix du ticket, dont le tarif n'a pas varié depuis août 1999, indique-t-il,
constitue la seconde revendication des transporteurs. « A cette époque, le
litre du mazout coûtait 4 dinars et maintenant il est à 140, la batterie était
à 4000 dinars et aujourd'hui elle coûte 15000. Ajoutez à cela que les chauffeurs et les
convoyeurs exigent d'être augmentés, et vous conviendrez que nous n'arrivons
plus à assurer leurs frais d'exploitation», a expliqué le président du bureau
de l'UNAT tout en remettant la copie de la proposition de la nouvelle
tarification soumise à la direction des transports le 14 janvier dernier, avec
des tarifs de 25 à 40 dinars, selon les lignes desservies. Ce disant, il a déploré vivement le silence gardé par la tutelle
sur ce point ainsi que son refus de dialoguer avec les membres du syndicat et
les transporteurs eux-mêmes. «Cette question des tarifs sera à coup sûr la
goutte qui fera déborder le vase», estime M. Bousmid. Les transporteurs ont
également exprimé leur exaspération à propos de la persistance de la direction
des transports à délivrer des nouvelles licences d'exploitation alors que
toutes les lignes sont saturées et que des transporteurs travaillent un jour
sur deux à cause de cette contrainte, soulignent-ils. «Avant le mois de janvier
dernier, la ligne Nouvelle Ville-Djebel Ouahch, par exemple, comptait 54
véhicules. Avec la délivrance de nouvelles licences, ce nombre a augmenté».
«Nous demandons à la DT de stopper la délivrance de nouvelles licences», a
déclaré Bousmid, se plaignant «que son syndicat n'arrive plus à maîtriser ses
membres». Et il cite l'exemple récent des transporteurs de la ligne gare
ferroviaire-Zighoud Youcef qui ont pris la décision d'augmenter les tarifs sans
en référer à quiconque, affirmant que l'UNAT est arrivée avec peine à les
convaincre à revenir à la tarification légale. «Mais pour combien de temps
encore?», dira-t-il. Enfin, les transporteurs se plaignent du nouveau code de
la route «auquel ils n'arrivent pas à s'adapter, disent-ils, à cause des
exigences contraignantes que celui-ci leur impose», et ils ont cité en exemple
le port obligatoire de certains équipements ainsi que la datation des tickets.
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Posté Le : 21/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com