Algérie

Les tragédies et les choix assumés des médias



Les tragédies et les choix assumés des médias
L'actualité internationale met à rude épreuve l'attention nationale, depuis les massacres ignobles sur les populations palestiniennes ou les crashs avioniques funestes, volontaires ou accidentels, tel qui semble se présenter celui du McDonnell de la Compagnie espagnole Swiftair, affrété par Air Algérie, causant la mort de 118 passagers, dont 54 Français et 6 Algériens. À l'instant même de la disparition du signal sonore de l'appareil, les spéculations sont allées bon train pour mettre en visuel dans l'imaginaire collectif des pays concernés des considérations incriminantes. Les situations où les hommes décèdent sont toujours pénibles, pire si la mort est violente et les victimes innocentes. Rien n'est plus cher que la sauvegarde saine d'une vie. Mais il y a aussi l'outil de travail pour ce faire, à travers lequel l'homme gagne sa place dans la société en renouvelant les moyens de son existence. Il ne saurait, dans ce sens, être aussi désobligeant que la disparition, d'un instant paisible, vers un autre radicalement opposé dans sa cruauté, de grandes installations industrielles, offrant la richesse et le travail permanent.Et l'on vient au tragique incendie ayant eu lieu le dimanche 22 juillet dans la zone industrielle de Sétif sur le site de l'usine Samha-Samsung, appartenant au Groupe Cevital et employant quelque 2 500 salariés. Le feu a ravagé plus des deux-tiers des installations servant à fabriquer des équipements électroménagers, dans un contrat de partenariat entre cette société algérienne, de droit privé, et la firme sud-coréenne Samsung. La production est entrée en action dès l'année 2009 pour fabriquer des climatiseurs, des machines à laver le linge, des réfrigérateurs, des téléviseurs, des récepteurs numériques. Les équipes de la Protection civile locales ont trouvé de grosses difficultés pour maîtriser et en finir avec l'incendie, aidées en cela par les groupes de sapeurs pompiers arrivés en renfort à partir de trois wilayas avoisinantes - on peut, sur ce sujet, se poser des questions relatives aux précautions à prendre en charge dans le projet même de ces types d'installations sensibles, qui ne sont jamais à l'abri du danger et pour la prévention desquelles une structure interne anti-incendie, suffisamment équipée en hommes et en moyens matériels et techniques est indispensable pour intervenir rapidement, quelle que soit la teneur de l'incident.Une équipe d'experts a été dépêchée par l'Institut national de criminalistique et criminologie (Incc) de la Gendarmerie nationale pour tenter de déterminer les causes du dramatique incendie, qui n'a, heureusement, pas fait de victimes parmi les personnels, mais qui a complètement ravagé les équipements servant à fabriquer les climatiseurs, les lave-linges et les réfrigérateurs. Cette équipe ne s'est pas encore prononcée, préférant avoir entre les mains toutes les données possibles, mais d'après les avis de certains, une approche délictuelle de la catastrophe ne serait pas à écarter. Le patron lui-même du Groupe,M. Issad Rebrab, n'a pas manqué de signaler cette éventualité : «L'incendie a été déclenché un court moment après le départ des travailleurs», a-t-il laissé entendre, la catastrophe a commencé, selon les témoignages, entre 19h et 19h30.Cependant, du point de vue de la fonction et des marges communicationnelles par rapport à cet événement, dans la presse écrite ou dans les médias lourds, il n'y a pas commune mesure avec les nouvelles qui passent en boucle pour traiter du crash dans le désert malien. Et là, dans l'estimation générale des faits, compte-tenu du nombre élevé des victimes françaises dans l'accident et que ce n'est pas des Algériens qui étaient aux commandes, on peut dire qu'Air Algérie l'a échappé belle et la presse des deux côtés de la Méditerranée a perdu dans l'affaire ; sinon le terrible incendie de l'usine Samsung de Sétif aurait peut-être eu comme importance de traitement le sabotage d'un climatiseur ayant provoqué un ravage dans les installations d'une salle de jeux vidéos de quartier.N. B.




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