Les Traceurs Mineralogiques D’un Flux Thermique Extreme Dans Les Granulites De L’unite De L’in Ouzzal (hoggar Occidental)

Les granulites de l’In Ouzzal, roches rares et distinctives, renferment des paragenèses caractéristiques du métamorphisme de très haute température, qui révèlent des températures supérieures à 1050°C. Celles-ci sont présentes aussi bien dans les séries paradérivées que dans les roches basiques et ultrabasiques associées aux formations supracrustales. Les marqueurs minéralogiques témoignant de ces conditions de haut grade sont matérialisés par le développement d’assemblages exceptionnels, à quartz-spinelle ± saphirine ± orthopyroxène ou à osumilite-orthopyroxène-sillimanite-quartz dans les granulites Al–Mg et Al–Fe, quartz-sillimanite-grenat-corindon spinelle/magnétite dans les formations ferrifères de type BIF, la formation d’exsolutions de dolomite dans la calcite dans les marbres, grenat-clinopyroxène-plagioclase-quartz dans les roches basiques ainsi qu’orthopyroxène-clinopyroxène ± spinelle ± pargasite à exsolutions d’orthopyroxène dans le clinopyroxène ou de clinopyroxène dans l’orthopyroxène dans les roches ultrabasiques. De telles températures sont le témoin d’un métamorphisme de haut grade à la base d’une croûte éburnéenne, qui se trouve actuellement à l’affleurement. L’étude du métamorphisme granulitique, paléoprotérozoïque, indique un cheminement horaire, avec une augmentation de la température, (800 à ≈ 1100°C, 8-12.5 kbar) lors du stade prograde, puis une évolution isotherme avec une baisse sensible de la pression (8 à 4.5 kbar), lors de la décompression. Cette trajectoire pression-température, observée dans toutes les roches de l’In Ouzzal, est compatible avec le développement d’une chaîne, relayé par une période de relaxation des contraintes et de rééquilibrage isostatique comme le témoigne la croissance des symplectites entre les minéraux formant les paragenèses précoces. Une délamination de la lithosphère, la remontée du manteau et sa mise au contact avec la croûte inférieure, expliquera les températures excessivement élevées atteintes, dans cette région particulière du Hoggar, au cours du Paléoprotérozoïque