Les touristes du foot à Johannesburg : Faites confiance au guide

Même s'ils ne sont qu'un petit millier d'étrangers à avoir fait le déplacement cette année, ces touristes passionnés de foot préfigurent ce que sera la Coupe du monde 2010, qui devrait attirer quelque 450 000 visiteurs. La plupart, contrairement à d'autres visiteurs de passage dans la capitale économique, ne restent pas cloîtrés dans les hôtels. Ils entendent découvrir le pays entre deux matches mais ne s'aventurent que là où ils ont pied : un safari organisé de A à Z, une visite guidée à Soweto ou simplement le trajet jusqu'au stade avec une navette de l'hôtel. « A Johannesburg, je sens un peu d'insécurité dans les quartiers noirs », reconnaît Mohammed Ibrahim, 28 ans, avec sa petite amie brésilienne qui « adore le foot » et compte bien voir son pays l'emporter. Ces accrocs du ballon rond, qui ont fait le déplacement de Dubaï pour toute la durée de la Coupe des confédérations du 14 au 28 juin, ne se déplacent qu'en taxi. Omar Sarhan, lui, emprunte le bus spécialement affrété par son entreprise en Egypte. Venu une semaine en voyage organisé, cet ingénieur de 39 ans suit à la lettre les recommandations : « On nous a dit de ne nous déplacer qu'en groupe, surtout le soir ».Durant son séjour, il est parti avec ses collègues à la découverte du Cap (sud-ouest) de Bloemfontein (centre) où se jouaient des matches de la coupe, et des quartiers huppés de Johannesburg réputés pour leurs magasins, restaurants et boîtes de nuit comme à Sandton. Alba, dynamique guide touristique, souligne toutefois que les plus hardis s'émancipent rapidement après avoir repéré les lieux. « Au début, ils prennent les taxis de l'hôtel, mais une fois qu'ils se sont familiarisés avec la conduite à gauche et les principaux axes, ils se déplacent tout seuls », dit-elle. Ils évitent les townships mais traversent le centre-ville malfamé de Johannesburg pour aller au stade d'Ellis Park. Selon les derniers chiffres de l'Onu, sur la période 1998-2000 l'Afrique du Sud pointe en deuxième position pour le nombre d'actes criminels après la Colombie. Le taux rapporté à la population est 11 fois plus élevé qu'aux Etats-Unis et 38 fois supérieur à celui de l'Italie.La situation n'a guère évolué depuis, avec quelque 20 000 meurtres commis chaque année, précise la police, dont les statistiques n'ont pas été actualisées depuis un an. Pour le Mondial 2010, 55 000 policiers supplémentaires ont été embauchés. Cette année, 10 000 agents ont été affectés à la seule sécurité des fans et des équipes. Et les visiteurs peuvent profiter du pays en prenant certaines précautions, souligne un expert.« Etre sur ses gardes car on peut vous suivre depuis l'aéroport ou bien dans les centres commerciaux, avoir le numéro de téléphone de la police ou d'une personne de confiance, ne pas porter de bijoux voyants. » Des habitudes que Francisco Ravelo connaît bien. « Je vis au Venezuela », donne en guise d'explication ce pilote de ligne, qui profite d'une escale pour assister à un match. « C'est la cinquième fois que je viens ici et il ne m'est jamais rien arrivé. »  >