Algérie

Les Touareg de l'Ahaggar reviennent à la charge



Les Touareg de l'Ahaggar reviennent à la charge
A la veille du lancement de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain, prévue aujourd'hui, les habitants de l'Ahaggar ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya pour dénoncer, encore une fois, leur «marginalisation systématique».Peu après 8h, plusieurs dizaines de protestataires ont répondu à l'appel que les notables touareg avaient lancé, il y a plus d'une semaine. Brandissant des banderoles où l'on pouvait lire «Non à la marginalisation et à l'exclusion», «Le développement avec des cadres locaux». Les manifestants ont tenu à préciser qu'ils n'ont agi «sous aucune casquette politique». Ils ont rejeté catégoriquement «les allégations véhiculées par les pro-Bouteflika». «Nous ne sommes ni contre ni pour qui que ce soit. Certes, on a voulu nous coller cette étiquette et du coup détourner ce raout à des fins politiques. Cependant, nous affirmons que nous ne sommes ici que pour dénoncer la politique de l'exclusion développée dans cette wilaya située à 2000 km des centres de décision. Nos revendications sont on ne peut plus claires» disent-ils. Venus des quatre coins de la wilaya, In Mguel, Tazrouk, In Guezzam, In Ghar entre autres communes, les manifestants ont tiré à boulets rouges sur l'exécutif de la wilaya et les décideurs ayant «fait de Tamanrasset un foyer destiné à la mutation des directeurs punis, incompétents ou à l'âge de la retraite.Le développement de Tamanrasset bute sur la politique des lobbies et la mafia du foncier. Les projets piétinent et plusieurs opérations sont à la traîne en raison de l'engourdissement des décisions et les vaines instructions en proie à la bureaucratie. Le développement, agricole et touristique en particulier, dans cette wilaya de près de 220 000 âmes, reste tributaire d'une stratégie d'application concrète et non pas de man?uvres encourageant les fléaux de la corruption et de la malversation, lesquels ont profondément souillé notre administration et son appareil de gestion». Les manifestants regrettent le fait que les mesures prises par le gouvernement, notamment en ce qui concerne la subvention des produits alimentaires, profitent aux «barons de la contrebande». Ces derniers, auxquels «nos autorités font, malheureusement, appel lors de visites officielles, se permettent hélas de parler au nom des Touareg et des Peuls de la région.L'histoire retient que ces mêmes contrebandiers ont, dans un passé récent, contribué à l'aggravation de la crise sécuritaire qui prévaut dans les pays voisins. Ceux qui prônent la stabilité et l'unité du pays doivent savoir que les véritables acteurs de ces exploits et prouesses sont marginalisés». Vers 10h40, le wali, Abdelhakim Chater, a rejoint son cabinet pour tenter de contenir la colère des mécontents et surtout pour éviter tout incident compromettant la campagne électorale de Bouteflika et ces laudateurs qui pensent, en dépit de la contestation élargie de leur régime, ouvrir le bal en terrain conquis. Quatre personnes ont été déléguées pour remettre sur le tapis tous les points de la revendication formulée, le 29 mars 2013, au premier magistrat du pays par l'amenokal de l'Ahaggar. Surtout, pour évoquer les épineux dossiers des victimes de la tragédie nucléaire d'In Eker, les oubliés de l'état civil et la fermeture des frontières qui s'est répercutée négativement sur le développement du commerce du troc.




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