En signe de solidarité avec l'un de leurs concitoyens, accusé à tort selon eux, les Touareg sont montés au créneau pour exprimer leur ras-le-bol face à l'injustice.Remontés contre l'injustice et la «hogra», les Touareg de l'Ahaggar se sont mobilisés, en fin de semaine, pour exprimer leur ras-le-bol, mais aussi pour apporter leur solidarité à leur concitoyen, Abarzoulagh Lahcen, qui risque de finir au cachot «pour une affaire de justice, dont il en est réellement victime», estime-t-on. Faisant suite à l'appel du mouvement Ma Frat (organisation locale non agréée), plusieurs dizaines de jeunes ont procédé à la fermeture de la RN1, à la sortie nord du chef-lieu de wilaya, à l'aide de pneus brûlés, de barricades et d'autres objets hétéroclites. Cette action de protestation, indique-t-on, intervient pour contester le jugement par défaut rendu récemment par le tribunal de Tamanrasset à l'encontre de Lahcen, accusé de «confiscation de biens d'autrui».Tout en qualifiant cette décision d'«arbitraire», les jeunes mécontents rejettent en bloc cette accusation et dénoncent «le lobbying de corrompus ayant pu infléchir la décision du juge en leur faveur». Plus explicites, ils ont tenu à rappeler les circonstances de l'opération de démolition, en juin dernier, de la maison que M. Abarzoulagh occupe depuis 1991.«Dans une Algérie indépendante, on fait les frais de l'autoritarisme et du despotisme de nos responsables. Inadmissible ! Comment peut-on expliquer le fait qu'un frêle sexagénaire se retrouve sans abri à la veille du mois sacré du Ramadhan ' Sa demeure a été transformée en ruine, sous le regard innocent de ses quatre enfants, Ibrahim (12 ans), Fatma (8 ans), Maryem (4 ans) et Zineb (2 ans)», déplore-t-on. En effet, sur ordre de l'instance judiciaire compétente, la police de l'urbanisme est passée à l'action en présence de l'huissier de justice qui n'a même pas pris le temps d'avertir le concerné. Les protestataires, très remontés, dénoncent massivement ces agissements et exigent une enquête approfondie sur cette affaire qui sent le roussi.Bien qu'il ait introduit un appel en cassation auprès de la cour de Tamanrasset, M. Abarzoulagh ne cesse de recevoir des mises en demeure, le sommant de quitter les lieux. Les responsables concernés ont pourtant convenu de résoudre ce problème et de rétablir la victime dans ses droits. A l'issue de la dernière réunion avec les représentants du quartier de Tafsit, le chef de daïra et le P/APC de Tamanrasset ont, affirme-t-on, opté pour la reconstruction de la maison démolie, en attendant la régularisation définitive du foncier à l'origine du litige. Cependant, «leurs engagements n'ont pas été honorés et leur promesse a fondu comme neige au soleil», s'indigne un représentant des protestataires, non sans dépit.D'un ton menaçant, ce dernier en appelle au premier magistrat de la wilaya et le presse d'intervenir afin de résoudre cette situation, avant qu'elle ne prenne une tournure plus grave. Interrogé à cet effet, un élu local explique, sous le couvert de l'anonymat, que l'opération de démolition relève légalement des prérogatives du président de l'APC.Le même responsable a tenu à souligner que «la démolition s'est déroulée dans la discrétion totale. Nous n'avons reçu aucune information sur cette affaire. C'est un drôle de micmac, à ne rien y comprendre. Le dossier des constructions illicites a été remis sur la table à maintes reprises, mais à chaque fois on reçoit des instructions de temporiser et tout geler dans le but d'éviter la protestation et la colère des concernés. Aujourd'hui, on passe directement à l'action sans avertir nos services et en faisant appel à des migrants clandestins. C'est une violation des lois de la République et c'est très grave ! Ceux qui sont derrière cette action veulent créer la fitna».
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Posté Le : 09/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ravah Ighil
Source : www.elwatan.com