Algérie

Les torches de la nuit



Toutes les mesures sont prises pour garantir le droit constitutionnel à l'enseignement de nos enfants. Ce principe rappelé jeudi dernier par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, souligne en lui-même que l'Etat reconnaît le droit de toute personne à l'éducation et qu'il convient que l'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et du sens de sa dignité. Il y a pourtant aujourd'hui une crise de l'éducation.En dépit des vastes efforts accomplis, des importants sacrifices financiers consentis et des résultats considérables qui ont été acquis dans la course au Savoir comme dans la marche vers le progrès économique et social, on relève au quotidien et en théorie que le secteur de l'éducation nationale a des adversaires qui veulent que ce secteur soit entre leurs mains pour des desseins inavoués.
Lourde responsabilité pour Mme Benghebrit qui doit opérer un changement dans l'Ecole algérienne, un changement dans la société en travaillant sur la matière humaine. Lourde responsabilité. La société donc, à le devoir de se défendre car en se défendant, elle ne fait que défendre nos enfants, leur développement et leur avenir.
Cela pour dire que la ministre de l'Education nationale est allée droit au but pour dire que les enseignants, dans leurs revendications, sont insensibles au sort des élèves et changent de " gamme " à chaque rencontre de négociation.
A force de se justifier, les syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale, comme cela a semblé être le cas, on n'a plus droit à un dialogue mais plutôt à un monologue, et pire, un soliloque. Poursuivre la grève, parler seul, même en présence de Mme Benghebrit, ne constitue pas un dialogue.
Un dialogue, c'est la rencontre de deux volontés (de bonne foi) décidées à se parler sur les sujets qui fâchent, mais avec la ferme volonté de rapprocher les positions. Un dialogue où l'on viendrait " braquer " les élèves n'est pas un dialogue et n'avance à rien. Mais hélas, les tensions sociales font partie de la vie, sur le plan individuel comme organisationnel. Bien que ces tensions soient perçues généralement comme destructrices, elles peuvent se révéler le catalyseur d'un changement social positif, constructif et durable.
Bien entendu, à condition que le conflit en société soit bien géré, ce qui n'est pas le cas entre les syndicats autonomes et le secteur de l'éducation nationale D'où la nécessité d'encourager le rapprochement et le dialogue entre les deux camps.
C'est peut-être qu'en théorie, l'école algérienne mérite d'être complètement isolée des manipulations et du champ politique. Le pays lui consacre des crédits parfois hors de proportions avec ses possibilités ' Les parents d'élèves demandent que leurs fils et filles saisissent la " torche dans la nuit ".
Quoi qu'il en soit, une conviction unanime veut que négliger l'éducation serait moralement, socialement et politiquement désastreux. Un sociologue me disait que : " les progrès d'un Etat dépendent avant tout des progrès de sa population " ; faute de cultiver son potentiel humain, un pays ne saurait guère se développer.
Pas plus sur le plan matériel, économique et politique que culturel. " Le problème fondamental de la plupart des pays sous-développés n'est pas leur pauvreté en ressources naturelles mais le sous-développement de leurs ressources humaines ". Sur ce point, les avis sont quasi unanimes, l'école algérienne doit être sauvée de la crise actuelle qu'elle traverse.
La conviction que le développement économique est inexorablement lié à celui de l'homme, se présente souvent comme un principe de foi ; Et si l'on admet une analogie entre éducation et activités de productions, il est concevable d'investir en faveur de l'éducation avec l'espoir d'un rendement. Sans perdre de vue que, parmi les méthodes appliquées à la mesure du rendement, aucune n'est encore tout à fait parfaite tant l'école algérienne demeure perturbée.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)