Algérie

Les tirs nourris de l'opposition



Les débats autour de la déclaration de politique générale du gouvernement ont été une opportunité majeure pour l'opposition parlementaire pour tirer à boulets rouges sur l'exécutif et le système politique en général, réitérant sa revendication du départ de ce dernier.M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'était inévitable, les débats autour de la déclaration de politique générale du gouvernement, entamés lundi dernier pour se terminer hier mercredi, ont essentiellement tourné autour des manifestations populaires sans précédent contre le cinquième mandat et pour le changement du système politique, intervenues quelques jours seulement auparavant et qui se poursuivent avec un remake annoncé en grandeur nature pour demain vendredi.
Surtout que les déclarations d'Ahmed Ouyahia sur ces manifestations sont assimilées par l'opposition comme du «déni» et de «l'huile jetée sur le feu».
Le Premier ministre avait déclaré, en effet, que «la Constitution garantit aux Algériens le droit de manifester pacifiquement», louant, au passage, les mérites de la conférence nationale évoquée dans la lettre de candidature du président de la République Bouteflika comme réponse au changement demandé.
C'est ainsi que pour le groupe parlementaire du MSP, cette déclaration de politique générale du gouvernement, et de par son timing et surtout son contenu fait de bilan du président de la République depuis 1999 et les louanges faites à la continuité, procède d'une «campagne électorale anticipée» et de l'exploitation des institutions de l'Etat et de leur partialité au profit d'un seul candidat, ce qui constitue une «transgression flagrante de la Constitution et des lois de la République».
Les députés du parti que préside Abderrezak Makri dénoncent, par ailleurs, les déclarations de Ouyahia qui a estimé que les manifestations pacifiques de ces derniers jours étaient d'inspiration anonyme, ce qu'ils qualifient de «légèreté» dans l'appréciation de cette contestation citoyenne, considérant cette déclaration «irresponsable à même de rajouter de la tension à une situation déjà explosive».
Pour leur part, les députés du PT, par la voix du chef de leur groupe, estiment que le pays est devant deux choix : «Soit la poursuite de la politique du fait accompli qui a conduit le pays à l'impasse qui est la sienne, soit répondre favorablement aux larges aspirations populaires» exprimées on ne peut plus clairement lors des manifestations de cette semaine.
Ceci, estime Djelloul Djoudi, en transitant vers un «système nouveau basé sur des institutions légitimes à même de sauvegarder la cohésion de la nation».
Pour le chef du groupe parlementaire du PT, on «ne peut indéfiniment ignorer la situation du pays et maquiller la réalité via des chiffres et des données qui n'ont aucune relation avec le vécu quotidien des Algériens».
Et de considérer que la crise du pays est «politique et est celle du système».
De son côté, le député indépendant, Khaled Tazaghart, a, dans une énième intervention en tamazight, plaidé pour le report des élections présidentielles à l'effet d'engager le pays sur la voie de la démocratie véritable à travers l'élection d'une Assemblée constituante avant la tenue d'élections générales.
M. K.


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