Algérie

Les TICE en classe



Les TICE en classe
TICE en classe qui à mon sens reposent sur quatre éléments indispensables avant de parler d’intégration des TICE et encore moins d’un système éducatif du xxe siècle :1- Les technologies matérielles et logicielles (Hard et Soft) C’est l’ensemble des outils et équipements ainsi que des licences de logiciels qui sont à destination de la chaîne éducative du plus haut (tutelles et administrations) au plus bas (l’élève). Cela passe par les ordinateurs, les imprimantes, les vidéos-projecteurs, équipements de connexion Internet, équipements de visionconférence, les tableaux blancs interactifs, les réseaux câblés et non câblés, les logiciels éducatifs, les logiciels de préparation de cours multimédias et des cours classiques, les logiciels de gestion de classes informatiques, les logiciels d’examens, etc. Il est important de signaler que beaucoup de budgets sont dépensés aujourd’hui dans notre pays et ce n’est certainement pas sur ce point que l’on peut tenir rigueur à nos institutions. Bien au contraire, malgré qu’il reste encore des ratios à parfaire, à l’image du ratio PC/élève et connexion Internet/classe etc., mais comparativement à la jeunesse de notre politique de modernisation et surtout vu les chiffres promis pour 2014 dans le cadre de la stratégie e-Algérie 2013, cela reste rassurant. Mais c’est dans les trois points qui suivent que le mal réside et l’écart est à rattraper au plus vite.2- Le service et le support techniqueAu-delà la garantie, du service après-vente que l’on connaît classiquement, ce qui est recommandé à ce stade c’est d’avoir une vraie assurance que le fournisseur rend accessible l’accès à des services à valeur ajoutée ainsi qu’à son support technique sous toutes les formes possibles. Le déplacement physique, le support téléphonique, Internet, le chat en ligne avec des techniciens, les manuels et supports techniques, et d’autres moyens doivent garantir la disponibilité immédiate du support en cas de besoin. Les langues utilisées ne doivent pas être étrangères aux utilisateurs, sinon elles compliqueraient davantage l’accès aux services et au support. Avoir une bonne technologie (logicielle et matérielle) et se doter d’un bon support et d’un service de qualité n’est que la moitié du chemin. Venons à deux autres points indispensables.3- La formation et les plans de développement professionnelsLa formation s’articule autour de plusieurs axes en même temps. Je parle ici de la formation initiale ou de base pour la maîtrise d’un équipement ou d’un logiciel. Sans cette formation, l’investissement n’aurait aucune rentabilité, mais même avec cette formation souvent existante dans le cadre des contrats de fourniture d’équipements ou de logiciels par les fournisseurs, elle reste insuffisante pour garantir un taux appréciable de retour sur investissement. Seul un plan de développement professionnel sur les courts, moyens et longs termes peut l’assurer. Tel que son nom l’indique, c’est un plan qui devra être élaboré d’un commun accord avec les utilisateurs finaux des équipements et logiciels, souvent les enseignants.Les cinq phases d’un PDP (Plan de Développement Professionnel) : • Formation de base. Déjà décrite plus haut, c’est la formation initiale ou de base qui assure à l’utilisateur la maîtrise du fonctionnement de base de l’outil concerné, seul, et souvent indépendamment des autres équipements et logiciels pourtant disponibles dans le même espace pédagogique. La formation de base devra être assurée juste après la fourniture du matériel ou du logiciel. Dans certains cas comme quand il s’agit par exemple de solutions complexes, elle peut être assurée avant ou en parallèle à la fourniture et l’installation et la mise en service des équipements et logiciels.• Novice. Effectivement, l’enseignant quand il aurait accompli sa formation de base, sera novice dans l’utilisation de ladite technologie. Il devra recevoir donc ce qu’on appelle une session de développement professionnel-Novice-durant laquelle il apprend à apprivoiser non pas le fonctionnement de la technologie elle-même, chose qu’il est censé maîtriser durant la formation de base, mais plutôt comprendre comment peut-il bénéficier pédagogiquement de l’usage de cette technologie pour mieux atteindre les objectifs pédagogiques tracés. Cette étape intervient entre deux semaines à un mois après la formation de base.• Intermédiaire. Après ce premier pas d’exploitation de la technologie logicielle ou matérielle, l’enseignant apprend durant cette session dite intermédiaire comment approfondir son usage pour accroître le rendement de celle-ci sur les résultats pédagogiques des élèves. Elle intervient après environ trois mois de la tenue de la phase Novice. Elle revêt un caractère particulier car elle devra être suffisamment riche pour sentir une meilleure maîtrise d’usage et suffisamment légère pour ne pas brusquer l’enseignant dans l’appropriation de l’outil en question. Elle se tient généralement entre un à deux mois après l’étape Novice. Ceci pour permettre à l’enseignant d’expérimenter les acquis appris lors de la session novice et aussi de préparer avec des cas pédagogiques concrets pour la session intermédiaire. Cette même session nécessite un temps de trois à quatre mois d’expérimentation en classe pour pouvoir s’approprier l’ensemble des acquis appris par l’enseignant.• Avancée Cette phase vient compléter toutes les précédentes pour donner à l’enseignant une parfaite maîtrise de l’outil et surtout sa parfaite exploitation en classe pour un rendement pédagogique plus que satisfaisant. Il ne sera plus question de mise en situation complète avec différents scénarios pédagogiques pour approfondir avec l’enseignant l’utilisation des technologies de l’information et de la communication en Education. Il doit pouvoir à ce stade s’adresser aisément tant aux élèves auditifs, visuels que kinesthésiques avec l’utilisation justement de canaux de communication multimédia permettant la transmission du savoir et savoir-faire.• Expert (exemplaire) Après plusieurs mois, voire années, d’utilisation de la technologie et d’expérimentation des pratiques pédagogiques TICE, cette étape dite Expert est un stade qui ne concerne évidemment pas tous les enseignants. Si on recommande à ce que les phases précédentes soient assurées dans tous les cas et avec tous les enseignants-utilisateurs, celle-ci par contre sera réservée à «l’élite» de la population ciblée, car elle requiert un engagement de générosité et une énergie de créativité et d’innovation que seule l’élite des enseignants innovants sera en mesure d’avoir. Le but étant de jongler avec les notions d’intégration des TICE et de la «scénarisation» pédagogique numérique, le conseil et le parrainage des autres enseignants de moindre expérience, la participation à l’élaboration des programmes d’action visant l’intégration des TICE. Mais à mon sens, la plus importante chose que peut et que doit assurer un enseignant exemplaire (Expert) c’est de créer, d’animer et de maintenir une communauté. L’objet justement de notre prochain point, sans lequel les efforts de formation et de développement professionnel resteront sans grande efficacité.4- Les contenus et ressources pédagogiques numériques et les Communautés virtuellesA. Les contenus et ressources pédagogiques et numériques : que faire d’un ordinateur équipé d’un système d’exploitation s’il est vide de ressources et de contenus pédagogiques numériques ' Rien sinon peu de choses. La crise du contenu dans notre pays et très profonde et est à l’image de la crise du livre et de l’édition pédagogique. Le problème des droits d’auteur, de la publication et de la distribution y est pour beaucoup certainement. Mais cela n’empêche que peu de contenus pédagogiques numériques et aux normes des TICE existent en Algérie. Mais pourquoi s’étonner d’une conséquence logique ' Il n’existe pas de plan de soutien à destination des enseignants pour les accompagner dans ce changement de l’écriture de scénarios pédagogiques classiques vers l’écriture de scénarios pédagogiques multimédias et numériques. Sur ce point, beaucoup se trompent en pensant que le fait de passer du papier au virtuel (sur PC) donne droit à crier victoire sur les TICE. Cette étape, qui n’est autre que la numérisation des contenus, reste, aussi intéressante qu’elle soit, cruellement insuffisante et même insignifiante devant le méga projet qui devrait être entamé. Quelle institution de l’Etat est officiellement chargée aujourd’hui de cette étape ' Quels programmes sont faits aujourd’hui pour démultiplier les sources de création de contenus pédagogiques numériques ' Un des éléments de réponse a été exposé dans le point précédent, la formation et le développement professionnels. Un autre point important est le développement des communautés virtuelles et surtout la tenue des séminaires de création de contenus où des enseignants exemplaires viennent présenter leurs cours créés d’une manière professionnelle et donner des recommandations à leurs pairs pour voir comment s’inspirer de ces expériences. Les séminaires de création de contenus sont très importants pour ancrer la culture de la création chez les enseignants et ainsi s’assurer de l’abondance des ressources et contenus pédagogiques. Reste ensuite à analyser la qualité qui viendra certainement comme critère de diffusion par la tutelle sous forme d’une sorte d’homologation des contenus. B. Les communautés virtuelles. D’abord on peut les définir comme une sorte de réseaux sur internet qui regroupent les enseignants d’une même matière ou filière. On dira, la communauté des mathématiciens, physiciens, enseignants de français, d’arabe, d’histoire, etc. Elles ont la particularité d’être presque à 100% virtuelles, mais elles peuvent aussi être à l’origine de rencontres thématiques entre ses enseignants membres. Souvent elles sont créées et animées par des enseignants innovants et exemplaires qui souhaitent partager leurs expériences et leurs vécus pédagogiques pour en faire profiter d’autres enseignants débutants dans l’aventure des TICE. Ses enseignants experts ou exemplaires servent d’animateurs de forums virtuels et de fournisseurs de trucs et astuces, ainsi que de modèle de cours multimédias prêts à l’emploi pour faciliter aux enseignants débutants l’accès aux TICE et que ce ne soit pas un handicap le fait de ne pas pouvoir soi-même créer des cours numériques de qualité. Le rôle de la communauté c’est aussi de fédérer les synergies de ces membres. Imaginons un enseignant, exemplaire ou pas, qui souhaite rendre tout le programme scolaire annuel de sa matière en numérique et en multimédia. Il faut des années de travail ! Par contre, grâce à la communauté, les enseignants vont naturellement chercher à élaborer des cours et des supports qui n’existent pas déjà, à moins de vouloir les améliorer sensiblement, chose qui sera considérée comme une bonne contribution.


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