Algérie

Les thèses africaines d'Alger



Le Premier ministre à son arrivée à AbidjanLe premier Sommet Afrique-Europe s'est déroulé en 2000 au Caire. Il a été coprésidé par le Président Bouteflika et Antonio Guterres.
Locomotive du développement en Afrique, l'Algérie est objectivement l'une des pièces maîtresses du sommet d'Abidjan. Au plan politique, sécuritaire, comme économique, l'apport de l'Algérie dans l'équation africaine est un fait indéniable, souligné d'ailleurs par l'ensemble des observateurs de la scène continentale. C'est bien l'Algérie, au sortir de sa crise des années 90, qui a réveillé l'Organisation de l'union africaine. Le sommet d'Alger aura été un grand moment dans l'histoire de cette organisation transnationale. Des questions de gouvernance et de pouvoir y ont été clairement abordées et les coups d'Etat officiellement bannis. L'apport de l'Algérie au réveil du continent noir n'est pas une vue de l'esprit quoi qu'en disent certaines mauvaises langues. Le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs, le Nepad, les actions de soutien direct aux finances de nombreux pays sont autant d'initiatives qui ont fait considérablement avancer la gouvernance dans de nombreux Etats, initié de grands projets structurants aux quatre coins de l'Afrique et surtout apporté la preuve que le continent est à même de se prendre en charge. Cet esprit de prise en charge de son propre destin s'est également concrétisé par l'intervention directe de l'UA dans le règlement de nombreux conflits internes. Faut-il souligner, à ce propos, le grand succès de la médiation algérienne entre l'Ethiopie et l'Erythrée et plus récemment la réconciliation scellée entre Maliens. Dans ces deux dossiers brûlants, l'Algérie a fait montre d'un savoir-faire diplomatique remarquable, qui a abouti à des accords solides, lesquels empêchent, à ce jour, le basculement de deux régions africaines dans le chaos.
L'apport de l'Algérie ne s'arrête évidemment pas au travail fourni à l'interne. Le retour de l'Afrique sur le devant de la scène internationale, est en partie une oeuvre algérienne. Le Nepad, régulièrement discuté dans le cadre du G8 et du G20 dans le milieu des années 2000, a donné une meilleure visibilité de l'Afrique sur la scène mondiale et contribué à faire émerger pas mal de pays, aujourd'hui, en pleine croissance économique. Il est clair que l'action de l'Algérie n'est peut-être pas accomplie à 100% au plan économique, au regard des chiffres en rapport avec les échanges commerciaux entre Etats, mais personne ne peut faire à l'Algérie le procès de l' «égoïsme» étatique. On en a pour preuve les effacements réguliers des dettes contractées par des pays. Plus d'un milliard de dollars ont été «gracieusement» accordés à des peuples affaiblis et oubliés des Occidentaux.
Il faut dire que si l'Afrique commence à sortir la tête de l'eau, malgré les immenses défis qui l'attendent, ce n'est pas par hasard. Il a fallu construire l'Union africaine, lui donner des institutions, conforter celles qui existaient déjà et surtout faire valoir l'importance de l'organisation aux yeux de l'ensemble des dirigeants africains. Ces réalisations ne se sont pas faites toutes seules et, en la matière, les diplomates algériens ont battu un travail appréciable. L'Union africaine de la seconde décennie du troisième millénaire est une entité transnationale solide, malgré l'impression d'échec permanent que certains cercles veulent entretenir à son propos.
Dans ce sommet, l'Afrique a assez d'arguments à faire valoir pour amener les Européens à revoir leur logiciel en ce qui concerne le partenariat. Cette nouvelle posture du continent noir est la conséquence d'un travail accompli par un groupe de pays africains leaders, dont l'Algérie. La délégation algérienne présentera des propositions, tant au plan politique qu'économique. Il n'est pas dit que cette rencontre soit le début de quelque chose d'historique, mais ce sera un pas de plus dans le sens d'une affirmation de l'Afrique en tant que partenaire.
Enfin, si l'Algérie a été durant les années 60-70 la Mecque des révolutionnaires, elle est présentement l'une des capitales-phare du renouveau africain. Cette mission est, certes, moins «spectaculaire», mais dans l'esprit de la diplomatie algérienne, elle est tout aussi essentielle.


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